La République Islamique de Mauritanie a été portée à la présidence de la Banque Africaine de Développement (BAD) à l’issue d’un scrutin serré, au cours duquel elle a devancé la République de Zambie avec un score de 48,41 %. Ce résultat intervient dans un contexte régional complexe, illustrant la montée en puissance diplomatique de la Mauritanie sur la scène panafricaine.
Le processus électoral, marqué par une participation soutenue des États membres, s’est déroulé sans la fusion attendue des candidatures. Le Sénégalais Amadou Hott, ancien ministre et figure influente dans les milieux financiers africains, a en effet maintenu sa candidature jusqu’à la fin, refusant de se désister malgré les appels au rassemblement derrière une candidature commune.
Cette décision n’a pas empêché la Mauritanie de s’imposer, confirmant ainsi sa capacité à rassembler un soutien décisif parmi les membres votants. Cette victoire témoigne également d’un repositionnement stratégique de Nouakchott dans les structures de gouvernance continentales, où la BAD reste un levier majeur de développement.
Doudou Fwamba Likunde Li-Botayi, vice-président du comité d’organisation de l’élection, a tenu à féliciter le bon déroulement du scrutin. Il a souligné que celui-ci s’était « conduit dans un esprit de transparence et de responsabilité, malgré un contexte marqué par des tensions entre certains États membres ».
Ce climat de tensions, bien que discret, a alimenté les spéculations autour de potentielles alliances régionales et de désaccords internes sur l’orientation stratégique future de la BAD. Certains observateurs évoquent une rivalité croissante entre blocs sous-régionaux, chacun souhaitant placer ses figures au sein des institutions panafricaines.
Avec cette élection, la Mauritanie inscrit son nom au sommet d’une des principales institutions financières du continent, renforçant sa posture géopolitique et économique. Cette nomination ouvre aussi une nouvelle ère pour la BAD, avec des attentes fortes en matière de réforme et d’efficacité dans l’allocation des ressources.
L’élection, bien que marquée par des lignes de fracture politiques, semble donc avoir abouti à un consensus institutionnel. Comme l’a rappelé Doudou Fwamba, elle symbolise « un esprit de responsabilité » au service du développement africain, dans un cadre démocratique préservé malgré les pressions.
CB