L’ancien ministre des Finances et actuel député national, Nicolas Kazadi, pourrait bientôt faire face à la justice. Le procureur général près la Cour de cassation a officiellement adressé une demande à l’Assemblée nationale afin de lever l’immunité parlementaire de l’élu, ouvrant la voie à une instruction judiciaire. Cette démarche a été rendue publique ce jeudi 29 mai, lors d’une séance plénière à la chambre basse du Parlement.
À l’origine de cette procédure, une interview récente accordée par Nicolas Kazadi à la journaliste Paulette Kimuntu. Durant cet échange médiatique, le député aurait tenu des propos critiques sur la situation actuelle du pays, ce qui lui vaut d’être accusé de « propagation de faux bruits » et de « révélation de secrets d’État ». Des accusations que la justice considère comme suffisamment sérieuses pour justifier l’ouverture d’une enquête.
Le procureur général met en avant la « gravité des faits » pour motiver sa requête. Il estime que ces éléments doivent être examinés sans que le statut parlementaire de l’intéressé ne fasse obstacle aux investigations. Une position qui relance le débat sur la frontière entre liberté d’expression et responsabilité politique.
Pour que la justice puisse entendre Nicolas Kazadi, l’autorisation de l’Assemblée nationale est indispensable. Le processus de levée d’immunité, encadré par les textes légaux en vigueur, pourrait ainsi être enclenché dans les prochains jours, selon les procédures habituelles du Parlement.
Ce développement judiciaire survient dans un climat politique tendu, où les déclarations publiques des figures de l’État sont scrutées de près. Les propos de Nicolas Kazadi, ancien membre du gouvernement, suscitent des réactions partagées, entre défense de la transparence et mise en cause du devoir de réserve d’un représentant national.
En attendant une décision formelle de l’Assemblée, le dossier continue de faire couler beaucoup d’encre. Si la demande du procureur est acceptée, l’ex-ministre pourrait comparaître prochainement pour répondre des accusations portées contre lui. Une affaire qui pourrait marquer un tournant dans la manière dont les élus sont tenus responsables de leurs déclarations en République démocratique du Congo.
CB