Le 5 juin 2025, la structure Un pour sauver le Congo a tenu un point de presse à l’hôtel Ninive, dans la commune de Makiso à Kisangani, pour commémorer la guerre des Six Jours.
Ce conflit sanglant, qui s’est déroulé du 5 au 10 juin 2000, a vu s’affronter sur le sol congolais les armées rwandaise et ougandaise, causant d’énormes pertes humaines et matérielles. Vingt-cinq ans plus tard, la mémoire reste vive : des enfants sont devenus orphelins, des femmes ont perdu leurs maris, des maisons ont été réduites en cendres. Pour les intervenants — Rémy Efendja, Emmanuel Boselo et Bernard Batongo — cette journée est un rappel solennel des douleurs passées, mais aussi un appel à la conscience collective.
Au-delà du devoir de mémoire, la structure a mis en lumière la question de l’insécurité persistante à Kisangani. Elle déplore l’inaction des autorités face à la montée des actes criminels et appelle les institutions nationales et provinciales à agir urgemment. Les services de sécurité, les organes démocratiques, la présidence de la République et le Parlement sont appelés à assurer la protection des citoyens, surtout en cette période marquée par des menaces extérieures, notamment l’agression rwandaise en cours. Par ailleurs, la structure s’est penchée sur les fonds de réparation octroyés par la Cour pénale internationale suite à la reconnaissance de la culpabilité de l’Ouganda. Elle insiste sur une gestion transparente de ces fonds et appelle à équilibrer les indemnisations individuelles et collectives, comme la réhabilitation des infrastructures publiques.
En conclusion, Un pour sauver le Congo interpelle tous les niveaux de pouvoir sur leur responsabilité face à l’histoire, à la justice et à la sécurité. La coordination chargée des réparations doit travailler sans interférence, afin de réellement soulager la population. Kisangani, ville meurtrie, aspire à une paix durable, à la justice pour les victimes, et à un avenir où plus jamais une guerre étrangère ne viendra semer la désolation sur son sol. La mémoire, la vigilance et l’action citoyenne doivent rester les piliers de cette reconstruction morale et matérielle.
Olivier Bolembe