Introduction
La République Démocratique du Congo (RDC) a été confrontée à une hostilité croissante de la part de certains de ses voisins africains. Cette situation s’est manifestée notamment par des votes contre sa candidature à un siège non permanent aux Nations Unies.
Le cas du Congo-Brazzaville
Le cas du Congo-Brazzaville est particulièrement amer. Malgré le partage d’un nom, d’une histoire coloniale similaire, d’une culture commune et de nombreuses familles réparties de part et d’autre du fleuve Congo, ce pays a expulsé près de 180 000 Congolais en 2014, les traitant de manière inhumaine. Cette blessure reste ouverte.
L’Angola
L’Angola, un autre voisin majeur, a à plusieurs reprises refoulé des dizaines voire des centaines de milliers de Congolais, surtout dans les régions diamantifères. Ces refoulements ont souvent été accompagnés de violence extrême, sans possibilité de recours. Les témoignages parlent d’horreur : femmes enceintes battues, enfants séparés de leurs parents, vols et viols. En 2018, plus de 300 000 Congolais ont été expulsés en quelques jours, créant un chaos humanitaire.
Le Rwanda
Le Rwanda, quant à lui, est au cœur de l’instabilité à l’est du Congo depuis presque trois décennies. Son soutien avéré à des groupes armés, comme le M23, a été dénoncé par l’ONU, des ONG internationales et des diplomates. Des millions de morts sont attribuées, directement ou indirectement, à cette ingérence. Le Rwanda agit comme s’il voulait éternellement maintenir la RDC dans le chaos.
L’Ouganda
L’Ouganda n’est pas en reste. Il fut complice du Rwanda pendant la Deuxième Guerre du Congo et les deux se sont affrontés sur notre territoire à Kisangani en 2000, causant plus de 1 000 morts civils en quelques jours. Un affront à notre souveraineté. La Cour internationale de justice a condamné l’Ouganda en 2005, mais rien n’a changé sur le terrain.
Le Kenya
Le Kenya, malgré ses airs de neutralité, affiche un mépris subtil mais réel. Ses responsables n’ont pas hésité à se moquer publiquement des Congolais, réduits à des stéréotypes humiliants. Dans le jeu diplomatique, le Kenya semble souvent soutenir le Rwanda, parfois contre l’intérêt d’une paix durable dans la région.
Autres voisins
La Centrafrique, le Soudan, la Tanzanie et même le Burundi jouent un rôle flou, parfois ambigu. On ne sait jamais vraiment de quel côté ils basculeront demain.
Pourquoi cette hostilité?
Plusieurs hypothèses peuvent expliquer ce rejet :
- La manipulation extérieure : Certains pays sont influencés par des puissances qui craignent la montée en puissance de la RDC. Une RDC stable, riche et bien gouvernée changerait les équilibres économiques et géopolitiques de la région.
- La peur de notre potentiel : La RDC, avec ses ressources, son bassin hydrographique, ses forêts, son sous-sol et sa jeunesse, a tout pour devenir un géant. Cela fait peur à ceux qui préfèrent la voir divisée, faible et dépendante.
- La complicité dans notre malheur : Certains gouvernements voisins profitent de notre instabilité pour piller nos ressources ou pour justifier leurs propres défaillances internes. Une RDC forte serait un miroir gênant pour leurs peuples.
Conclusion :
L’histoire nous a trop longtemps appris à tendre l’autre joue. Aujourd’hui, il est temps de relever la tête. Cela ne signifie pas tomber dans l’agressivité, mais renforcer notre État, notre armée, notre diplomatie.
Alain Baendo