Lubumbashi, deuxième plus grande ville de la République Démocratique du Congo et moteur économique du Haut-Katanga, connaît une expansion rapide sur les plans démographique et commercial. Pourtant, cette croissance se heurte à un obstacle de taille : la faiblesse de ses infrastructures routières, qui peinent à suivre le rythme.
Dans le centre-ville, quelques grandes artères telles que les boulevards Sendwe, Mulemba ou Kamanyola bénéficient d’un revêtement asphalté, de feux tricolores fonctionnels et d’un minimum d’entretien. Ces routes principales permettent une circulation relativement fluide, bien que souvent ralentie aux heures de pointe par l’encombrement urbain.
Mais à mesure que l’on s’éloigne du centre, le contraste est saisissant. Dans des communes comme Kampemba, Katuba, Annexe ou Ruashi, les routes secondaires se transforment en parcours d’obstacles. Nids-de-poule, trous béants et pistes en terre battue deviennent le quotidien des automobilistes. Pendant la saison des pluies, certaines voies deviennent complètement impraticables, isolant des quartiers entiers.
Ce mauvais état des routes a un impact direct sur le quotidien des habitants. Les taxis-bus et motos-taxis, confrontés à des conditions de circulation difficiles, majorent leurs tarifs dans les zones les plus enclavées. En saison sèche, la poussière omniprésente envahit les habitations et provoque des problèmes respiratoires, en particulier chez les enfants et les personnes âgées.
Face à cette situation, plusieurs projets de réhabilitation ont été annoncés, notamment dans le cadre du Programme de Développement Local des 145 territoires. Toutefois, sur le terrain, les résultats tardent à se faire sentir. Travaux à l’arrêt, manque de suivi et abandon de chantiers laissent sceptiques de nombreux habitants quant à la concrétisation de ces promesses.
Parmi les exemples les plus emblématiques figure la route de Kafubu dans la commune de Kampemba. Axe crucial pour l’acheminement des produits agricoles vers la ville, cette route reste dans un état de délabrement avancé, malgré les multiples appels à sa réhabilitation. Un symbole de plus des retards criants dans la modernisation des infrastructures de Lubumbashi.
Paméla Mbinga
