La commune Annexe de Lubumbashi a été le théâtre d’un nouvel épisode de violence extrême. Dans la nuit du 25 au 26 juin, cinq hommes accusés de vol ont été lynchés et brûlés vifs par des habitants en colère du quartier Triangle, dans la zone de Kisanga. Ce drame relance une fois de plus le débat sur l’insécurité grandissante et les dérives de la justice populaire, devenues presque banales dans plusieurs quartiers de la capitale cuprifère.
Informée dans la nuit, la bourgmestre de la commune, Mireille Kileshe, a réagi avec émotion et indignation. « C’était vers 2 h du matin que j’ai reçu un appel des habitants du quartier Triangle. Ils signalaient un cambriolage et demandaient une intervention urgente. Malheureusement, une à deux heures plus tard, j’ai reçu des images choquantes montrant plusieurs personnes en train d’être brûlées, accusées d’avoir volé dans trois ou quatre maisons », a-t-elle confié.
Dépêchée sur les lieux au petit matin, une délégation composée de la responsable des affaires sociales, du chef de quartier et d’un officier de la police nationale a confirmé l’ampleur du drame. « Ce matin, après avoir dépêché la responsable des affaires sociales de la commune, le chef de quartier et un officier de la Police nationale, ils m’ont confirmé qu’il y avait cinq corps brûlés », a précisé Mme Kileshe.
Cet acte de barbarie survient dans un contexte où les populations, excédées par le sentiment d’abandon sécuritaire, préfèrent se faire justice elles-mêmes. Pourtant, les autorités locales rappellent avec insistance que de tels actes ne sont ni justifiables, ni tolérables. « La justice populaire n’est pas la solution. Ce n’est pas la première fois que nous faisons face à cette dérive. […] Si la population attrape des voleurs, elle doit les remettre aux autorités compétentes », a souligné la bourgmestre.
CB
