La gestion de la ville-province de Kinshasa connaît actuellement une zone de turbulences politiques, marquée par une fronde larvée entre certains membres du gouvernement provincial et le Gouverneur Daniel Bumba Lubaki. Au centre de cette tension : les critiques visant le Directeur de cabinet du Gouverneur, Israël Mutala, accusé par certains ministres de marcher sur leurs plates-bandes.
Le Ministre provincial en charge du Plan, Tourisme, Budget et Emploi, Jésus-Noël Sheke, figure parmi ceux qui ont récemment fait entendre leur voix en adressant une correspondance ouverte au Directeur de cabinet. Ce geste, perçu comme une forme d’indiscipline institutionnelle, alimente les soupçons d’un malaise plus profond au sein de l’exécutif provincial.
Selon plusieurs sources proches du dossier, ce climat conflictuel serait moins lié à des dépassements de fonction qu’à une résistance au changement. Le Gouverneur Bumba, appuyé par une équipe rajeunie et réformiste, chercherait à introduire une nouvelle dynamique administrative fondée sur la transparence, l’efficacité et la redevabilité.
Dans ce contexte, Israël Mutala apparaît comme l’incarnation de cette nouvelle génération d’acteurs publics décidés à rompre avec les pratiques jugées opaques du passé. Son implication active dans les grands dossiers de la ville, notamment en matière de mobilisation des ressources, dérange certains responsables habitués à une gestion plus permissive.
Des accusations plus graves circulent, affirmant que certains ministres provinciaux transmettraient volontairement des informations erronées au Gouverneur afin de brouiller sa gouvernance. Une stratégie qui, si elle était avérée, mettrait en péril les efforts de redressement administratif et financier de la capitale congolaise.
En toile de fond, certains observateurs s’interrogent sur une éventuelle instrumentalisation de l’Assemblée provinciale par ces ministres frondeurs. Celle-ci pourrait, selon eux, servir de levier politique pour affaiblir l’autorité du Gouverneur au moment où celui-ci entend imposer une discipline de gestion plus rigoureuse.
Alors que les défis de Kinshasa exigent une cohésion forte au sein de l’exécutif, cette lutte d’influence interne pourrait compromettre les ambitions de réforme portées par Daniel Bumba. Reste à savoir si le Chef de l’exécutif provincial parviendra à restaurer l’ordre et à aligner son gouvernement sur les priorités de la population kinoise.
CB
