L’Assemblée provinciale du Kongo-Central traverse une nouvelle zone de turbulences. Ce mardi 30 septembre, des pétitions ont été déposées visant plusieurs membres du bureau, dont le président de l’institution, l’honorable Papy Mantezolo Diatezua. Selon les initiateurs de cette démarche, le dépôt même de ces documents entraîne automatiquement la suspension des concernés. « Dès lors qu’une pétition est dirigée à l’encontre ou contre les membres du bureau, ils cessent immédiatement leurs fonctions au dépôt de la pétition. Donc à ce jour-là, l’honorable Papy Mantezolo Diatezua et ses collaborateurs ne représentent plus le bureau parce qu’ils sont visés par une pétition de destitution au moins », a expliqué un député pétitionnaire.
Conformément au règlement intérieur, une plénière devra être convoquée dans les 72 heures suivant le dépôt, soit d’ici vendredi, pour examiner et entériner ces pétitions. « C’est l’honorable Victor Nsuami qui convoquera la plénière pour entériner la pétition et donner une nouvelle date pour l’organisation des élections des membres du bureau », précise la même source. Toutefois, un cas particulier se dessine : si la pétition vise le rapporteur du bureau, la procédure diffère. « Dans ces cas-là, c’est le Doyen de l’Assemblée, accompagné des députés des jeunes de l’institution, l’honorable Omega et l’honorable Roméo, qui présideront la séance concernant l’analyse de la pétition et son entérinement », a-t-on indiqué.
Les élus à l’origine de ce mouvement insistent sur le fait que leur démarche n’a rien d’une aventure politique, mais vise à restaurer la transparence et le contrôle parlementaire. « Nous lançons un message d’apaisement à la population du Kongo-Central. Nous voulons la stabilité des institutions, mais la stabilité des institutions n’est pas une mauvaise gouvernance à la tête des institutions publiques. Le Parlement a trois droits : voter les lois, contrôler le gouvernement et aussi… », rappelle un des députés à l’origine de la pétition.
Les griefs portés contre le bureau sortant sont nombreux, notamment le blocage des initiatives parlementaires. « Nous avons constaté que durant toute une année, les initiatives de contrôle parlementaire ont été bloquées. Notamment, je prends pour exemple la question orale de notre collègue, Onora Nasser, qui a été bloquée systématiquement par le bureau, tout en nous disant qu’il y avait un autre collègue qui avait déposé une question orale similaire, mais en vérifiant, ce n’était pas le cas », dénonce le député. Sur la gestion financière, il ajoute : « Il est stipulé dans notre règlement intérieur que trimestriellement, les ressources de la province doivent être contrôlées par l’Assemblée provinciale. Et pendant toute une année, il n’y a eu aucun contrôle des finances de la province et aucun rapport ».
CB
