La scène politique congolaise s’anime à nouveau avec la montée en puissance d’Aimé Boji Sangara, actuel ministre de l’Industrie et membre de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC). Selon plusieurs sources au sein de la coalition gouvernementale, l’Union sacrée, Aimé Boji serait sur le point d’être officialisé comme candidat unique à la présidence de l’Assemblée nationale. Ce proche du président Félix Tshisekedi, aurait décidé de quitter le gouvernement pour briguer le perchoir avec l’appui du chef de l’État.
Depuis la démission forcée de Vital Kamerhe le 22 septembre, Aimé Boji multiplie les démarches pour rallier des soutiens au sein de la majorité. Il aurait déjà obtenu ceux de figures influentes comme Eberande Kolongele, conseiller spécial du président en matière de sécurité, d’André Mbata, secrétaire exécutif de l’Union sacrée, et de Guy Loando, ministre des Relations avec le Parlement. Ce vaste mouvement de ralliement s’inscrit dans une stratégie visant à « consolider un bloc de soutiens » et tester « l’unité de l’Union sacrée et la mainmise de Tshisekedi sur sa majorité ».
Le député de l’UNC et beau-frère de Vital Kamerhe, Aimé Boji miserait désormais sur ses réseaux et sur sa proximité avec Félix Tshisekedi pour renforcer son ancrage politique. « Sur le plan politique, il y a une volonté d’utiliser l’influence d’Aimé Boji dans les Kivu, analyse un député de la majorité.
Face à cette montée en puissance, la direction de l’UNC tente de reprendre la main. Si certains cadres du parti, à l’instar du député national Michel Moto, voient en Aimé Boji un « candidat idéal » et saluent ses qualités de « diplomate », d’autres dénoncent une manœuvre prématurée.
Mais le débat s’élargit déjà à la question de l’équilibre régional. Un député de l’Équateur estime qu’« il faut impérativement que l’équilibre géographique soit respecté », afin d’éviter que « le narratif rwandais, selon lequel les Congolais veulent exclure les gens de l’Est, ne puisse pas gagner du terrain ». Un enjeu de taille, au cœur des tractations pour le contrôle du perchoir national.
CB
