Aimé Boji est pressenti comme le candidat idéal de l’Union sacrée de la Nation. Après sa démission du gouvernement Suminwa II et sa réintégration officielle comme député national mardi 21 octobre, ce haut cadre de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC) de Vital Kamerhe apparaît désormais comme le favori pour briguer la présidence de l’Assemblée nationale.
Selon plusieurs sources internes à la coalition, Aimé Boji serait sur le point d’être désigné candidat unique de l’Union sacrée au perchoir. Proche du président Félix Tshisekedi, il aurait quitté l’exécutif afin de se lancer dans cette bataille avec l’appui du chef de l’État.
Depuis la démission forcée de Vital Kamerhe le 22 septembre, Aimé Boji multiplie les démarches pour rallier des soutiens au sein de la majorité. Il aurait déjà obtenu ceux de plusieurs figures influentes, notamment Eberande Kolongele, conseiller spécial du président en matière de sécurité, André Mbata, secrétaire exécutif de l’Union sacrée, et Guy Loando, ministre des Relations avec le Parlement.
Ce vaste mouvement de ralliement s’inscrit dans une stratégie visant à « consolider un bloc de soutiens » et à « tester l’unité de l’Union sacrée ainsi que la mainmise de Tshisekedi sur sa majorité ».
Le député de l’UNC et beau-frère de Vital Kamerhe mise désormais sur ses réseaux et sa proximité avec Félix Tshisekedi pour renforcer son ancrage politique. « Sur le plan politique, il y a une volonté d’utiliser l’influence d’Aimé Boji dans les Kivu », analyse un député de la majorité.
Face à cette montée en puissance, la direction de l’UNC tente de reprendre la main. Si certains cadres du parti, à l’instar du député national Michel Moto, voient en Aimé Boji un « candidat idéal » et saluent ses qualités de « diplomate », d’autres dénoncent une manœuvre jugée prématurée.
Le débat s’élargit déjà à la question de l’équilibre régional. Un député de l’Équateur estime qu’« il faut impérativement que l’équilibre géographique soit respecté », afin d’éviter que « le narratif rwandais, selon lequel les Congolais veulent exclure les populations de l’Est, ne gagne du terrain ».
Un enjeu de taille, au cœur des tractations pour le contrôle du perchoir.
CB
