Une escalade de tensions secoue l’Est de la RDC alors que l’Alliance Fleuve Congo (AFC), soutenue par le Rwanda, exprime sa volonté de neutraliser les militaires sud-africains déployés dans la région.
Dirigée par Corneille Nangaa, ancien président de la CENI, la milice considère le soutien des troupes sud-africaines aux FARDC comme une participation à des actes d’« extermination » au sein de la population congolaise.
Dans une lettre adressée au président sud-africain Cyril Ramaphosa, l’AFC, en collaboration avec l’armée rwandaise, exprime son « embarras » face à une possible confrontation directe avec l’armée sud-africaine. Corneille Nangaa menace de défendre ses intérêts si nécessaire, remettant en question le soutien sud-africain aux FARDC. “Mais si d’aventure, l’on nous y obligeait, nous nous réservons le droit de nous défendre”, a menacé Nangaa.
Pour la milice pro-Rwanda, les actions des militaires sud-africains aux côtés des FARDC sont perçues comme motivées par des « intérêts miniers » particuliers, remettant en cause leur légitimité. Nangaa interroge Ramaphosa sur son soutien à un régime qu’il qualifie « d’illégitime » et « manipulateur », soulignant les conséquences de telles alliances.
La correspondance met en lumière une stratégie plus large du Rwanda visant à bloquer tout soutien extérieur à l’armée congolaise. Les tensions s’intensifient alors que les troupes sud-africaines, faisant partie de la mission de la SADC, sont déployées pour restaurer la paix et la sécurité dans l’Est de la RDC, malgré les contestations de l’AFC.
Nicolas Kayembe