Dans un entretien exclusif avec Cafonline, Sébastien Desabre, le sélectionneur de la RD Congo, a partagé sa vision et ses ambitions en amont du Symposium Technique des Entraîneurs de la CAF qui se tiendra à Abidjan. En tant que demi-finaliste de la récente Coupe d’Afrique des Nations CAF TotalEnergies, il évoque son parcours, ses souvenirs en Côte d’Ivoire et son approche du management sportif.
Depuis deux ans à la tête des Léopards, Desabre exprime un immense plaisir dans son rôle. Il souligne l’importance d’avoir créé un cadre de travail propice aux performances. Son style de management, axé sur la transparence et l’interaction, a permis d’instaurer un climat de confiance avec les joueurs et la fédération. Chaque stage est suivi d’un rapport d’analyse, permettant ainsi d’identifier les axes d’amélioration pour progresser continuellement.
“J’éprouve un immense plaisir à travailler avec la République Démocratique du Congo. Nous avons réussi à créer un cadre de travail favorable aux performances, en insufflant un nouvel élan en terme de management et en établissant de nouvelles interactions avec les joueurs et la fédération. Avec l’appui du ministère, nous avons la possibilité d’agir de manière transparente et de toujours connaître les règles qui régissent notre activité. À chaque fin de stage, un rapport est produit dans lequel je partage mes réflexions et examine les axes d’amélioration. Nous cherchons à progresser d’un stage à l’autre afin de perfectionner et corriger les éléments qui ont été mal gérés”, indique-t-il.
Actuellement sur une série impressionnante de six matches sans défaites lors des phases qualificatives, Desabre se montre prudent. Bien que ces statistiques soient encourageantes, il insiste sur le fait que chaque match doit être considéré individuellement. “En sélection, tout va très vite. On est sur cette série mais on se projette déjà sur les prochaines échéances avec le match contre la Tanzanie. Ces statistiques indiquent que nous sommes dans une bonne dynamique. Nous maintenons notre attention sur nos objectifs. Quand un match est terminé, nous pensons déjà au prochain et à l’idée de le gagner, avant de tirer des conclusions à la fin de notre parcours. Cela indique que nous n’avons jamais gagné un match avec un score de cinq zéro”, dit-il.
En évoquant son parcours, Desabre se remémore le début de sa carrière en 2006. Il note une évolution significative dans la mentalité des joueurs, notamment influencée par les réseaux sociaux. Pour lui, le football a évolué, et il a dû adapter son approche managériale. Cette expérience accumulée à travers les années constitue un atout précieux dans ses ambitions avec la RDC.
La Côte d’Ivoire, première terre d’accueil de Desabre en Afrique, reste un lieu chargé de souvenirs. Il se souvient avec affection des années passées ici avec sa famille et des liens tissés avec le peuple ivoirien. Pour lui, retourner sur ces terres est un clin d’œil du destin, surtout après les succès vécus avec les Léopards lors de la CAN.
Desabre évoque également l’intensité des moments partagés avec les joueurs et le peuple congolais. “Je vais me rappeler que c’était sur ces terres qu’avec la RDC nous avons accompli de belles choses. Ce qu’on a vécu et partagé à la CAN, c’est un lien fort qui nous unit. Et nous avons envie de revivre ces beaux moments. On travaille pour ça ! Cela a été un moment magique dans la carrière d’un joueur et d’un entraîneur et de partager tout cela avec le peuple congolais, ça n’a pas de prix”, affirme-t-il. La magie de ces moments demeure gravée dans sa mémoire, renforçant sa détermination à revivre de telles expériences à l’avenir.
Dans son rôle, ce qui le passionne le plus reste la préparation des matchs et le travail tactique. Il se réjouit de la mise en œuvre des stratégies élaborées et de leur évaluation sur le terrain. La satisfaction qui découle des succès obtenus grâce à une préparation minutieuse est un moteur essentiel dans son métier.
Enfin, Desabre aborde la pression inhérente à son poste. Il se refuse à laisser les critiques négatives influencer son approche. Pour lui, être impliqué à 150 % est une nécessité pour naviguer les hauts et les bas du football. Se regarder dans le miroir et savoir qu’il a donné le meilleur de lui-même est, selon lui, la clé d’un coaching réussi.
Nicolas Kayembe