Le 15 décembre prochain, Luanda sera au centre de l’attention diplomatique avec un sommet réunissant Félix Tshisekedi, président de la RDC, Paul Kagame, président du Rwanda, et João Lourenço, président de l’Angola, dans son rôle de médiateur. Cette rencontre cruciale s’inscrit dans les efforts continus pour résoudre la crise persistante dans l’Est de la RDC, une région minée par des conflits armés depuis plus de deux décennies.
Médiateur désigné par l’Union africaine, João Lourenço cherche à apaiser les tensions entre la RDC et le Rwanda, deux pays aux relations souvent tendues. La réunion s’appuiera sur le dialogue amorcé depuis plusieurs mois pour trouver des solutions durables, non seulement au niveau bilatéral, mais également en impliquant les communautés locales et les partenaires internationaux.
Ce sommet intervient après une étape significative franchie le 25 novembre dernier, avec la signature à Luanda d’un « Concept d’opérations » (CONOPS) entre les ministres des Affaires étrangères de la RDC et du Rwanda. Ce document stratégique propose un plan détaillé pour combattre les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), tout en encadrant le retrait progressif des troupes rwandaises présentes en territoire congolais.
Le CONOPS prévoit une approche en quatre phases : évaluer les menaces, neutraliser les FDLR, analyser les progrès réalisés et stabiliser la région par la démobilisation des combattants et la restauration des relations bilatérales. Ces mesures visent à instaurer une paix durable et à reconstruire un climat de confiance entre Kinshasa et Kigali.
Cependant, malgré ces avancées diplomatiques, les défis restent nombreux. Les représailles potentielles des groupes armés contre les populations civiles, les tensions ethniques exacerbées et la fragilité des engagements bilatéraux constituent autant d’obstacles à surmonter. L’issue du sommet dépendra largement de la volonté politique des deux parties et du respect des engagements pris.
L’initiative a été saluée par plusieurs acteurs internationaux, dont la cheffe de la Monusco, Bintou Keita, qui a réaffirmé l’appui de la mission onusienne à ces efforts. L’Union européenne a également exprimé son soutien à ce processus, soulignant son engagement à accompagner la recherche de paix et de stabilité en Afrique centrale.
Nicolas Kayembe