Ce samedi 7 décembre, Aimé Boji Sangara, ministre d’État et ministre du Budget, s’est adressé à des jeunes leaders sociaux à Bukavu pour discuter d’un sujet clé : la nécessité de réviser ou de changer la Constitution. Lors de cet échange, organisé dans le cadre de la redynamisation de l’ASBL génération Aimé Boji Sangara, il a souligné l’importance de bâtir des institutions solides pour répondre aux défis contemporains du pays.
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Aimé Boji Sangara a exposé les limites de l’actuelle Constitution, critiquée pour une répartition problématique des pouvoirs. Il a mis en avant la nécessité de permettre au président, élu directement par le peuple, de diriger également le gouvernement, comme cela se fait dans des démocraties présidentielles telles que les États-Unis ou le Nigeria. Cette réforme viserait à aligner les pouvoirs exécutifs sur les attentes populaires.
La RDC compte plus de 700 partis politiques, une situation que le ministre a qualifiée d’inefficace et coûteuse. Selon lui, le multipartisme excessif empêche l’émergence de grandes coalitions nationales et favorise des divisions régionales ou ethniques. Il plaide pour un système électoral renforçant l’unité nationale et limitant la prolifération des partis.
Des gouvernements inefficaces et coûteux
S’appuyant sur des exemples récents, Aimé Boji Sangara a dénoncé les lenteurs et les coûts exorbitants liés à la formation de gouvernements de coalition. Il a notamment critiqué la coalition FCC-CACH, qui a pris neuf mois pour se constituer. Selon lui, un gouvernement restreint, efficace et moins onéreux est essentiel pour une gestion optimale des ressources publiques.
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Le ministre a aussi soulevé la question des institutions jugées superflues, souvent héritées d’expertises étrangères, et qui alourdissent inutilement le budget national. Il a appelé à une réflexion sur l’allègement du fonctionnement institutionnel, en privilégiant des organes adaptés aux réalités congolaises.
Les ambiguïtés de certaines dispositions, notamment celles sur la protection des groupes vulnérables, ont également été abordées. Aimé Boji Sangara a questionné la définition même de la vulnérabilité dans un pays où toutes les ethnies peuvent être considérées comme minoritaires dans certaines régions.
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Pour Aimé Boji Sangara, la simple révision de l’actuelle Constitution ne suffit pas. Il prône l’élaboration d’un nouveau texte, conçu par des Congolais issus de divers horizons, qui reflète les réalités du pays et son histoire. Une Constitution claire et représentative est, selon lui, indispensable pour renforcer l’État de droit et garantir un avenir pacifique et prospère à la RDC.
JS