Le samedi 7 décembre, la salle des conférences Kampala de Kin Plaza Arjan by Rotana à Gombe a accueilli une réunion cruciale organisée par la Société nationale d’électricité (Snel SA). Ce rassemblement a réuni des acteurs majeurs tels que la Snel, la Gécamines, ses filiales, et les membres du groupe Big Five, pour discuter du Master plan 2024-2028 de la Snel, conçu pour stabiliser l’approvisionnement électrique des clients miniers.
Fabrice Lusinde, Directeur général de la Snel, a ouvert la rencontre en exprimant sa gratitude envers les partenaires miniers pour leur rôle actif dans le financement de projets d’infrastructures énergétiques. Il a souligné les défis liés à la surcharge du réseau sud de transport d’énergie, désormais partiellement pris en charge par des traders privés.
Mutualiser les efforts pour plus de transparence
Lusinde a insisté sur l’importance de plans de maintenance et de transport d’électricité coordonnés entre la Snel et ses partenaires miniers tels que KCC, TFM et Kamoa. La transparence est apparue comme une priorité dans la mise en œuvre de ces initiatives.
Placide Nkala Basadilua, Directeur général de la Gécamines, a exhorté les acteurs miniers à mieux comprendre le fonctionnement de la Snel. Selon lui, le déficit énergétique affectant l’industrie minière nécessite des solutions collectives, comme la construction de nouvelles unités de production énergétique.
Lors de la réunion, la Snel a présenté des données révélatrices : 1,2 milliard de dollars ont été investis par les miniers pour la réhabilitation et la construction d’infrastructures énergétiques, dont 200 millions déjà remboursés par la Snel. Une part des factures des miniers, estimée à 40 %, est retenue mensuellement pour ce remboursement étalé sur sept ans.
Les défis de la Snel incluent des dettes accumulées, la maintenance insuffisante des infrastructures, et des projets de barrages comme celui en cours sur la rivière Luilu. À cela s’ajoutent des problèmes climatiques affectant la production des centrales, notamment à Inga.
Pour équilibrer l’offre et la demande, la Snel mise sur un plan de délestage, un moratoire sur les nouveaux raccordements en moyenne tension et un renforcement de ses systèmes de contrôle (SCADA). Le Master Plan 2024-2028 prévoit la réhabilitation d’unités stratégiques comme le Groupe 24 à Inga 1 pour atteindre un surplus de 500 MW d’ici 2028.
Placide Nkala a souligné le paradoxe de Kolwezi, ville minière dotée de 29 unités de production mais dépourvue de gisements d’énergie propre. Selon lui, une collaboration accrue est nécessaire pour réduire la dépendance à des solutions thermiques coûteuses et polluantes.
Les entreprises minières ont investi 800 millions de dollars dans des solutions thermiques pour pallier les déficits de la Snel. Lusinde a suggéré que ces fonds auraient pu servir à développer des infrastructures durables, comme un nouveau barrage.
Depuis juillet 2024, des crues et étiages sévères liés au changement climatique ont dégradé les performances des barrages d’Inga. Des troncs d’arbres et autres déchets transportés par les cours d’eau perturbent également les turbines, ralentissant ainsi l’approvisionnement électrique des miniers.
Les contrats entre la Snel et les miniers, signés il y a plusieurs années, sont devenus obsolètes face aux défis actuels. Un consensus a émergé sur la nécessité de les réviser pour mieux refléter la réalité énergétique du pays.
La présentation des projets des membres du Big Five, tels que KCC et Ivanhoé, a conclu la réunion sur une note optimiste. Avec des investissements conjoints et une communication accrue, la Snel et ses partenaires miniers espèrent surmonter les obstacles et bâtir une industrie énergétique plus résiliente.
JS