La situation humanitaire dans l’Est de la RDC continue de se détériorer alors que des médicaments destinés aux blessés de guerre restent bloqués à la frontière avec le Rwanda. Lors du dernier Conseil des ministres, le ministre de la Santé Publique, Roger Kamba, a révélé que 44 tonnes de médicaments offertes par l’Union européenne n’avaient toujours pas été acheminées vers les structures sanitaires congolaises. Ce retard compromet la prise en charge des victimes des combats opposant les FARDC aux rebelles du M23, soutenus par Kigali, dans un contexte où les besoins médicaux sont en constante augmentation.
Le Nord-Kivu et le Sud-Kivu enregistrent une pression croissante sur leurs infrastructures de santé, avec un nombre élevé de blessés. Entre le 3 et le 8 mars 2025, les hôpitaux de Goma ont accueilli cinq nouvelles admissions, portant le total à 5 588 blessés, tandis que le Sud-Kivu comptabilise 1 144 blessés depuis le début du conflit. En parallèle, l’épidémie de choléra se propage dans les zones d’Uvira et Ruzizi, touchant particulièrement les militaires. En une semaine, 120 cas suspects ont été recensés, dont cinq décès.
Outre les blessures de guerre et le choléra, la situation sanitaire du pays est également marquée par une augmentation des cas de Mpox, qui sont passés de 1 918 à 2 138 en une semaine. Depuis début 2024, la RDC a enregistré un cumul de 88 751 cas suspects de cette maladie, avec 15 977 confirmations et 1 623 décès. Par ailleurs, un phénomène inquiétant a été signalé dans le territoire de Basankusu, où plusieurs cas de maladies fébriles suspectes ont été recensés depuis février, laissant planer le doute sur une possible intoxication dont l’origine reste à déterminer.
Face à ces multiples crises sanitaires, les autorités congolaises se retrouvent confrontées à des défis logistiques et diplomatiques majeurs. L’accès aux médicaments bloqués à la frontière demeure une priorité pour améliorer la prise en charge des victimes, tandis que les hôpitaux luttent pour contenir les épidémies et assurer les soins aux patients. Le dossier de l’hôpital du Cinquantenaire, toujours en suspens au Conseil d’État, ajoute une complexité supplémentaire à un secteur déjà sous pression.
CB