La décision de la Ligue Nationale de Football (LINAFOOT) de centraliser les play-offs du championnat national 2024-2025 à Kinshasa et Lubumbashi suscite une vague d’indignation dans le paysage footballistique congolais. Alors que la compétition doit débuter le 23 avril prochain, plusieurs clubs de province dénoncent une organisation qu’ils jugent injuste et déséquilibrée.
Présentée comme une mesure logistique et sécuritaire, cette centralisation passe mal. Des clubs comme l’AS Maniema Union, le Sa Majesté Sanga Balende ou encore le FC Tanganyika montent au créneau. Le club de Kindu, dans un communiqué daté du 15 avril, a même officialisé son retrait de la compétition, dénonçant une atteinte grave au principe d’équité sportive. « Dans ces conditions inéquitables, notre participation à la phase des play-offs n’aurait aucun sens », déclare la direction de Maniema Union.
Sur les réseaux sociaux, la colère gronde. De nombreux internautes et observateurs dénoncent une gestion partiale du football national, perçue comme favorable aux seuls pôles urbains de Kinshasa et Lubumbashi. « Dans quel pays du monde un championnat se joue dans deux villes ? », s’interroge un supporter, parlant d’une « manipulation à ciel ouvert ».
Cette décision, qui marginalise de facto plusieurs régions, relance un vieux débat sur la gouvernance du football congolais. Pour certains analystes, elle illustre un manque de volonté d’inclusion et constitue un recul par rapport à une époque où chaque club pouvait évoluer à domicile, garantissant ainsi une certaine équité.
Face à la contestation, la LINAFOOT reste inflexible. Elle promet la publication prochaine du calendrier complet des play-offs et appelle au fair-play. Mais pour beaucoup, la fracture est déjà consommée.
Car au-delà des enjeux sportifs, c’est bien la question de la représentativité équitable des provinces dans les grandes compétitions nationales qui est posée. Tant que ce problème structurel ne sera pas résolu, les tensions risquent de persister — au détriment de l’unité du football congolais.
CB