Dix-sept jours après la mort du pape François, l’Église catholique entre dans une phase cruciale de son histoire. Ce mercredi après-midi, les 132 cardinaux électeurs se sont enfermés dans la chapelle Sixtine, lançant officiellement le conclave destiné à élire le 267ᵉ souverain pontife.
La journée a débuté sous les voûtes majestueuses de la basilique Saint-Pierre avec la messe « Pro eligendo Pontifice ». Puis, dans une procession solennelle, les cardinaux ont gagné la chapelle Sixtine. À 15h45, les portes se sont refermées sur eux, marquant le début du scrutin. « Dès leur entrée, tous les moyens de communication ont été coupés », a précisé le Vatican, soulignant la confidentialité absolue du processus.
Ce rituel ancien, strictement codifié, se déroule à un moment clé pour l’institution catholique. « Le prochain pape devra être un bon pasteur, enraciné dans une Église samaritaine, proche des périphéries », a résumé Matteo Bruni, porte-parole du Saint-Siège. Une vision partagée par nombre de cardinaux qui ont échangé ces derniers jours sur les défis de l’avenir.
Car les enjeux sont lourds. Le futur pape devra affronter des dossiers sensibles : lutte contre les abus, réforme de la Curie, gouvernance financière, écologie et dialogue interreligieux. « L’héritage du pape François reste un socle, mais le prochain pape devra faire preuve d’audace dans un monde en mutation », analysent plusieurs vaticanistes.
Le conclave peut durer plusieurs jours. Jusqu’à trois scrutins sont possibles par jour. Tant qu’aucun nom n’aura recueilli les deux tiers des voix, une fumée noire s’élèvera du Vatican. Seule la fumée blanche annoncera l’élection du nouveau pontife, dans une tradition suivie en silence par des millions de fidèles.
Sur la place Saint-Pierre, l’attente est chargée d’émotion. Des fidèles du monde entier y affluent, les yeux tournés vers la cheminée. « L’attente est intense, mais remplie d’espoir », confie une pèlerine venue d’Amérique latine. Les autorités ont renforcé la sécurité autour du Vatican, alors que la foule ne cesse de croître.
Ce moment historique coïncide avec le Jubilé de l’Espérance 2025, un événement spirituel majeur qui mobilise les croyants à Rome. Pour beaucoup, cette convergence incarne « un temps de renouveau », comme l’exprime un prêtre italien, ému : « Le monde attend un signe, un mot, un visage ».
Dans le silence de la chapelle Sixtine, sous les fresques de Michel-Ange, c’est bien plus qu’un nom que les cardinaux s’apprêtent à choisir. C’est une direction pour l’Église. Et bientôt, depuis le balcon de la basilique, retentira l’annonce tant attendue : « Habemus Papam ».
CB