Depuis son arrivée à l’Elysée, le président Emmanuel Macron ne cesse d’affirmer sa volonté d’établir de nouveaux rapports avec le continent africain, débarrassés des oripeaux du passé.
Certains le croient, tandis que d’autres sont encore sceptiques. D’une manière générale, les Africains, surtout les jeunes, estiment que le moment est venu pour le continent de diversifier ses partenaires, et d’établir désormais des relations sur un pied d’égalité avec la France.
La situation a totalement changé dans le monde, l’on ne s’explique donc pas que l’Afrique demeure en marge de cette nouvelle dynamique. Pendant qu’ailleurs, les peuples décident librement de leur destin, en Afrique, d’aucuns voient toujours la main de la France dans la tournure des événements qui surviennent ici et là.
Alors que certains s’inquiètent, voire regrettent une perte d’influence de la France sur le continent, le président de la République a assuré que la France y était désormais un « interlocuteur neutre« .
Lundi, il a présenté l’avenir de la politique française en Afrique depuis.
Ce jeudi 2 mars, au cours d’un déplacement de quatre jours en Afrique, Emmanuel Macron a précisé certains points de sa pensée depuis Libreville (Gabon).
Le président français a affirmé que l’ère de la « Françafrique » était « révolue » et que la France était désormais un « interlocuteur neutre » sur le continent. « Cet âge de la Françafrique est bien révolu et j’ai parfois le sentiment que les mentalités n’évoluent pas au même rythme que nous quand je lis, j’entends, je vois qu’on prête encore à la France des intentions qu’elle n’a pas, qu’elle n’a plus », a-t-il dit devant la communauté française.
« On semble encore aussi attendre d’elle des positionnements qu’elle se refuse à prendre et je l’assume totalement. Au Gabon comme ailleurs, la France est un interlocuteur neutre qui parle à tout le monde et dont le rôle n’est pas d’interférer dans des échanges de politique intérieure« , a-t-il martelé.
« Je ne suis venu investir personne. Je ne suis venu témoigner que mon amitié et ma considération à un pays et un peuple frère », a insisté Emmanuel Macron.
La réorganisation militaire française n’est « ni un retrait, ni un désengagement«
Aussi, il a assuré que la réorganisation du dispositif militaire français en Afrique ne constituait « ni un retrait, ni un désengagement ».
« Il ne s’agit en l’espèce ni d’un retrait ni d’un désengagement mais d’adapter un dispositif », en redéfinissant les « besoins » des pays partenaires et en offrant « plus de coopération et de formation« , a-t-il dit devant la communauté française.
Le chef de l’Etat avait déjà esquissé lundi dans un discours à Paris la fin du « pré carré » français en Afrique de l’ouest et appelé à de nouveaux partenariats sur le continent, loin des liens opaques et du soutien aux dirigeants en place hérités de la période coloniale et inhérents à la « Françafrique« .
Yamaina Mandala