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Rentrée parlementaire de mars : une session de tous les enjeux

(Par Séraphin N’KIERE)

Le mercredi 15 mars 2023, à 11h00′, au Palais du peuple, s’ouvre la session ordinaire de mars 2023, la dernière de cette 3ème législature de la République Démocratique du Congo, alors que le processus électoral est en cours depuis Janvier 2023, avec l’enrôlement des électeurs tant à Kinshasa qu’à l’intérieur et à l’extérieur du pays.

C’est au cours de la présente session que les parlementaires, à l’Assemblée nationale et au Sénat, vont comme d’habitude commencer à « faire des calculs politiciens ».

En effet, plusieurs d’entre eux se rendent compte qu’ils n’ont pas assez fait pour leurs électeurs. Car on ne sait pas ce qui arriverait après les élections nationales de décembre 2023. L’histoire a démontré que 3/4 d’ entre eux ne reviennent toujours pas à la législature suivante.

2022 : des sessions sénatoriales par l’agression rwandaise

Au cours de la dernière session ordinaire de septembre 2022, clôturée le jeudi 15 décembre 2022, une session constitutionnellement budgétaire, les élus des élus des provinces ont voté, après l’Assemblée nationale, 37 projets de lois parmi lesquels 27 projets de lois d’autorisation de ratification.

Mais cette session s’est terminée sur une note troublante exacerbée par l’agression barbare à l’Est par des rebelles du 23 Mars (M23), soutenus par le Rwanda.

En dépit des appels, des messages de paix lancés par le gouvernement et par le Sénat, les multiples votes de la loi d’autorisation de l’état de siège décrété au Nord-Kivu et en Ituri, en mai 2021 par le Chef de l’État, le pays fait toujours face à l’agresseur.

Différentes résolutions de l’UA et de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) ; les rencontres de Luanda, de Nairobi et de New-York ; la présence de la Monusco (20 ans sur le terrain) ; la visite récente d’une délégation des membres du Conseil de sécurité de l’ONU, tout cela n’a pas réussi à fléchir la rébellion et les groupes armés, responsables des massacres dans l’Est.

Le vote du budget de l’État pour l’exercice 2023, lors de la session de septembre devra accorder une primauté aux FARDC :(il est passé de 14 milliards de dollars à 16 milliards de dollars américains, soit une amélioration de 46,2% par rapport au Budget de l’année 2022). Cela permettra à l’Armée nationale de venir à bout de l’ennemi, et de le bouter en dehors du pays.

Alors que les élections approchent, le Sénat, émanation des provinces du pays, est attendu, comme l’Assemblée nationale, sur la matérialisation de la Caisse de péréquation restée lettre morte.

Les deux chambres devront également se pencher sur plusieurs lois, notamment celle relative à la répartition des sièges, casse-tête pour les candidats sénateurs et députés.

De la sécurité au social, d’une économie « dollarisée » à la santé avec la permanence du COVID -19, les élections prévues cette année en RDC risquent de se dérouler dans un environnement malsain et même tumultueux. Dans un point de presse conjoint avec le Président français Macron au palais de la nation, le Chef de l’Etat Félix Tshisekedi y a fait allusion , par ailleurs, parlant de l’effet d’entrainement de cette situation sécuritaire sur le déroulement des élections.

Allons-nous passer aux élections et abandonner nos compatriotes de l’Est victimes des atrocités? s’était-il interrogé.

Diplomatie parlementaire

La situation sécuritaire dans l’Est du pays et la diplomatie parlementaire ont été pourtant au centre de toutes les rencontres que le Président de la République et celui du Sénat Modeste Bahati Lukwebo ont eues tant à Kinshasa, qu’à l’extérieur du pays, notamment au Burundi, au Luxembourg, mais les rebelles sont demeurés sourds.

L’inter-session a permis pourtant au speaker de la chambre Haute du Parlement de prendre des contacts utiles avec ses homologues de divers horizons.

Soit avec le président du Burundi, Ndayishimiye et celui de son Sénat, soit avec les dirigeants du Grand Duché de Luxembourg, au cours d’une mission officielle, Modeste Bahati Lukwebo a fait le plaidoyer de la situation sécuritaire en RDC.

Avec cette diplomatie parlementaire mise en branle, le souhait des observateurs est que les armes se taisent, pour permettre aux Congolaises et Congolais du pays de participer aux élections, dans la paix.

Et le Sénat se réforme

Élu le 02 mars 2021, le Pr Modeste Bahati, ancien de la « grande » Société civile du Congo (SOCICO) des années 90, de la Conférence nationale souveraine (CNS), a voulu marquer son mandat par un programme qu’il a intitulé : « Le Sénat se réforme. »

Au bout de deux ans, les observateurs extérieurs, et même la population congolaise se posent de nombreuses questions sur cette réforme qui, apparemment, n’est qu’une « révolution des palais », avec la montée en flèche des membres du regroupement politique « Union Sacrée », enclenchée par le chef de l’État, Félix Tshisekedi.

Pour cette institution représentant les 26 provinces, cet impact est attendu sur les activités politiques du pays, au point que certaines mauvaises langues s’interrogent sur les travaux qui se déroulent au Sénat, qu’ils traitent de « budgétivore ».

La chambre Haute du Parlement (bicaméral) de la RDC avait pourtant atteint un niveau très élevé de réflexion et de sagesse, à tel point qu’un discours de son président pouvait calmer la « vigueur » des populations qui tenteraient de prendre d’assaut le Palais du peuple.

Le Sénat semble perdre de plus en plus de popularité par rapport à la chambre basse, animée par un vétéran de la politique congolaise des années 1977, Christophe Mboso Kodia Puanga. L’avenir nous dira où sont partis les orateurs comme les prof. Mokonda Bonza ou des jeunes comme Raymond Ramazani, d’heureuse mémoire, qui savaient captiver le peuple.

Où sont passés des hommes d’expérience, des sages avec autorité composant la chambre des sages, la chambre de réflexion dont la flamme est allumée il ya plus de dix ans ? Que nous réserve la 4ème législature de la République démocratique du Congo ? Autant de questions que se posent des observateurs.

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