Il est reconnu par l’opinion nationale et internationale comme un redoutable guerrier.
Fils d’un richissime homme d’affaires congolais, feu Jeannot Bemba Saolona de pieuse mémoire, Jean-Pierre Bemba, on se le rappelle, avait décidé de prendre les armes contre le régime d’un conglomérat d’aventuriers dont le chef, qui se faisait appeler abusivement le « sage », avait pris l’option de transformer le Grand l’Equateur en un simple champs de café.
Ne pouvant donc tolérer cette dictature rampante, Jean-Pierre Bemba Gombo prit les armes à la tête du Mouvement de libération du Congo –MLC-, et remporta des victoires contre les soldats du gouvernement de l’époque. Ce qui fait de lui l’un des acteurs incontournables de la vie politique congolaise.
L’aventure militaire de Jean-Pierre Bemba commence en 1998. Surnommé le «Mobutu miniature», il a quitté brusquement la capitale. Ce, après la prise du pouvoir par le chef rebelle Laurent Désiré Kabila et l’emprisonnement de son père. Il crée et dirige le MLC, un mouvement rebelle qui règne alors en maître dans la région de l’Equateur et une partie du nord-est du pays.
Réputé audacieux, Jean-Pierre Bemba, colosse de 1,90 m au visage rond, obtient à la fin de la guerre un des quatre postes de vice-président dans le cadre d’une transition politique dirigée par Joseph Kabila.
Au lendemain de son retour au pays après son acquittement par la chambre d’appel de la CPI, qui siège à La Haye, estimant que «les sérieuses erreurs commises par la chambre de première instance font entièrement disparaître sa responsabilité pénale», Jean-Pierre Bemba s’est rapproché du chef de l’Etat à son avènement au pouvoir.
Ramener la paix à l’Est.
Dans un entretien accordé à une chaine de télévision française, le président du MLC apporte son soutien à la décision du président Félix Tshisekedi d’instaurer l’état de siège dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu à l’Est du pays afin de lutter contre les nombreux groupes armés qui y sévissent depuis des années et commettent des crimes innommables.
« Cet état de siège est une chance pour que l’armée rétablisse la paix et la sécurité », affirme-t-il. Il estime crucial que la police militaire puisse y être déployée afin de punir toute violation en sorte que cet état de siège n’encourage pas de la part des forces de sécurité des abus dont elles sont accusées depuis des années.
En ce qui concerne la situation politique, Jean-Pierre Bemba affirme que vu l’état où se trouvait le pays, lui a opté pour une « stabilisation des institutions plutôt qu’une confrontation ». S’il se refuse à dire que la page Joseph Kabila est définitivement tournée, Jean-Pierre Bemba estime qu’une « nouvelle vision s’est mise en place ».
L’on attend de lui qu’il redynamise les FARDC en y instaurant l’ordre et la discipline dont le déficit est à la base de certains dérapages constatés ces derniers mois sur le champ des opérations contre les rebelles du M23.
Jeff Saile