Ce lundi, c’était chaud à l’Assemblée nationale. Frabrice Lusinde, DG de la SNEL, a dû solliciter un moratoire de 48 heures afin d’affûter ses arguments pour répondre aux multiples préoccupations soulevées par les députés nationaux.
Le Directeur général de la Société nationale de l’électricité est cible d’une question orale avec débat lui adressée par le député national, Prosper Bukasa.
La RDC n’a plus connu d’avancée significative dans le développement de sa production électrique depuis 1982, alors que sa population a quasiment triplé dans le même temps. A cela s’ajoute un réseau de distribution en mauvais état et carrément inexistant dans la majorité du pays.
Fabrice Lusinde est chargé de plusieurs griefs par les élus nationaux. Il s’agit notamment, du « manque de vision, de la mauvaise gestion de la SNEL, de la signature des contrats léonins qui entravent l’évolution de la société, des coupures intempestives du courant électrique, du faible taux de desserte en électricité, ou du licenciement abusif de certains délestages. »
En octobre 2022, l’ancienne équipe dirigeante de cette entreprise publique a été inculpée par la Cour d’appel de Kinshasa-Gombe pour avoir orchestré plusieurs forfaitures au sein de cet établissement du portefeuille de l’État. En l’occurrence dans l’affaire de détournement de 48 millions de dollars.
Par contre, à côté de cette affaire, la Cour d’appel de Kinshasa-Gombe a décrié d’autres aspects néfastes aggravant la santé économique de la SNEL. À l’instar de la perception mensuelle et annuelle indue de plusieurs millions de dollars, en recourant à des fournisseurs inconnus, des sociétés domiciliées au Congo Brazzaville, des prestataires de service qui n’en sont que des prête-noms ainsi que des livraisons fictives de faux marchés en provinces, plus particulièrement dans les provinces de Grand Katanga et Kongo Central.
C’est l’un des nombreux paradoxes de la RDC. Le pays dispose d’un potentiel hydroélectrique parmi les 5 plus importants au monde, estimé à 100 mégawatts. Et pourtant, selon la Banque mondiale, si l’électrification se poursuit au rythme de ces 10 dernières années, 80% de la population vivra toujours sans accès au réseau électrique d’ici 2030.
Nicolas Kayembe