Après une journée exténuante, Pitshou gare son taxi dans une rue de Kingabwa, un quartier situé au centre dans la commune de Limete. Il dégaine alors un sachet d’alcool offert par ses amis qu’il avale d’une traite. « On cherche des sensations fortes », lâche-t-il derrière son volant.
A Kinshasa, une frange de la population, souvent défavorisée, consomme des liqueurs très alcoolisées et bon marché, communément appelées « Supu na Tolo » ou «Whisky du bonheur», malgré l’origine douteuse de certains breuvages et leur dangerosité.
Le ministre provincial de l’intérieur, Gratien Tsakala a effectué une descente dans ce quartier, où il a fermé deux usines (Prime care et Afro Amercian industries) de fabrication de liqueurs non conformes aux normes.
Ces produits contribuent à la recrudescence du banditisme dans la capitale.
La décision du ministre de fermer ces usines et de poursuivre les responsables de ces établissements en justice est une mesure importante pour protéger la santé publique. Supu na tolo ou encore Bwaka Bwaka, une liqueur fortement alcoolisée qui enivre en un laps de temps, bon marché puisque elle est vendue au vu et au su de tout le monde et cela dans toutes les communes de la capitale.
L’une des raisons de la persistance du banditisme urbain communément appelé «Kuluna», c’est notamment la prise de ces boissons frelatées, par les jeunes Kinois. Elles constituent un véritable stimulus pour ces jeunes gens qui se livrent malheureusement à commettre sans foi ni loi des abus. Une situation qui doit interpeller le gouvernement provincial et les députés provinciaux de Kinshasa à s’assumer dans l’encadrement des jeunes.
Nicolas Kayembe