Le 28 mai a marqué la journée internationale de l’hygiène menstruelle, une occasion qui a permis de rappeler l’importance de cette question pour des millions de femmes à travers le monde. Le thème de cette année, « Faire de la menstruation un élément normal de la vie d’ici 2030 », vise à sensibiliser l’opinion publique sur les difficultés rencontrées par les femmes dans leur vie quotidienne et à encourager des actions concrètes pour améliorer leur situation.
En effet, selon les données les plus récentes, une femme passe en moyenne 2280 jours de sa vie à avoir ses règles, une période qui peut être difficile en raison des contraintes sociales, économiques et culturelles. Les femmes rencontrent souvent des difficultés pour accéder à des protections hygiéniques, à des sanitaires adaptés ou même à l’eau, ce qui peut avoir des conséquences graves pour leur santé et leur bien-être.
À Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo (RDC), les difficultés rencontrées par les femmes sont particulièrement criantes dans certains quartiers. Dans le faubourg de N’sele, par exemple, plusieurs filles n’utilisent pas des lingettes pour se protéger, faute de moyens financiers. Elles utiliseraient des morceaux de pagne comme protection hygiénique, une pratique qui n’est pas sans risques pour la santé.
« Nous n’avons pas les moyens d’acheter des serviettes hygiéniques », explique Marie-Louise, une jeune fille de 16 ans. « Alors on va chercher un vieux morceau de tissu ou de pagne, on le lave et on le réutilise jusqu’à la fin de nos règles. »
Cette situation est malheureusement courante dans de nombreux pays en développement, où les protections hygiéniques sont souvent considérées comme un luxe inabordable. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), environ 500 millions de personnes dans le monde n’ont pas accès à des installations sanitaires de base et près de 2 milliards de femmes n’ont pas accès à des installations sanitaires en toute sécurité pendant leurs règles.
« L’accès à des protections hygiéniques est un droit fondamental pour les femmes », souligne Mme Joceline, une infirmière travaillant dans une clinique de la région. « C’est important pour leur santé et leur dignité. Nous devons tout faire pour aider les femmes à surmonter les obstacles qui se dressent sur leur chemin. »
En cette journée internationale de l’hygiène menstruelle, il est donc essentiel de rappeler l’urgence de la situation et de soutenir des actions concrètes pour améliorer l’accès des femmes à des protections hygiéniques et à des installations sanitaires adaptées. C’est seulement en garantissant ces droits fondamentaux que nous pourrons faire de la menstruation un élément normal de la vie pour toutes les femmes d’ici 2030.
Nicolas Kayembe