La campagne de vulgarisation de la loi portant protection et promotion des personnes vivant avec handicap, en République démocratique du Congo, a été lancée samedi par le Chef de l’Etat, au cours d’une cérémonie à Kinshasa.
« Cette nouvelle loi a l’avantage d’instaurer l’extension du concept « personnes vivant avec handicap » à d’autres catégories sociales dont les personnes atteintes d’albinisme, de l’autisme, etc. », a déclaré le Président Félix Antoine Tshisekedi.
Le Chef de l’Etat s’est réjoui de la matérialisation, depuis le début de son quinquennat, de sa vision concernant l’inclusion sociale des personnes vivant avec handicap.
« La question de l’inclusion sociale des personnes vivant avec handicap et de toute autre personne marginalisée a, de tout temps, constitué un sujet de la plus grande importance pour ma personne. Cette question, qui concourt à la consolidation de la cohésion sociale à travers le respect du principe de l’égalité des chances dévolues à chaque citoyen au regard de la loi, (…) s’est muée en l’une des priorités de mon quinquennat », a-t-il dit.
« Cette vision s’est concrétisée à travers deux axes essentiels, à savoir : la dotation à la République d’une loi organique portant protection et promotion des personnes vivant avec handicap et la création à ce jour d’une école des métiers spécifiques à cette catégorie vulnérable », a-t-il expliqué.
« Deux actions majeures méritent d’être épinglées, à savoir : l’adoption et la promulgation de la loi organique portant protection et promotion des personnes vivant avec handicap ainsi que ses mesures d’application, et la deuxième action est la mise en place d’une administration des services et des métiers à travers le secrétariat général des personnes vivant avec handicap et autres personnes vulnérables », a précisé le Président Tshisekedi.
Auparavant, le Chef de l’Etat a procédé au vernissage du premier dictionnaire de la langue des signes congolaise, un ouvrage qui répond au souci d’implémentation de la convention internationale des Nations-Unies pour les personnes vivant avec handicap en RDC.
Des avantages socio-professionnels dévolus aux PVH
Le président Tshisekedi (4ème) et la ministre déléguée (3ème) et des représentants des PVH
En plus de l’extension de la notion de PVH, cette nouvelle loi organique offre plusieurs autres avantages socio-professionnels qui renforcent la valorisation et la transformation sociale ces personnes.
La nouvelle loi organique innove avec l’instauration de l’obligation d’assurer l’accessibilité des PVH dans les infrastructures publiques, de celles ouvertes au public, ainsi que l’obligation de l’accès à la formation et à la communication pour les aveugles et les sourds muets, à travers le service d’interprétation en langue des signes et de l’écriture Braille.
Il y a aussi l’application obligatoire du principe de représentativité des PVH dans les institutions du pays, avec notamment un quota de 5 % dans le recrutement à la fonction publique et 3 % dans le secteur privé, la mise en place d’un fonds national d’appui à l’accessibilité et à l’autonomisation des PVH devant bénéficier des subventions de l’Etat, des partenaires et des sources innovantes.
Par ailleurs, la loi prévoit la création d’une médaille de vaillance pour la patrie, en faveur des militaires et des policiers frappés d’un handicap physique ou mental suite à leur engagement pour la défense de l’intégrité territoriale.
« Cette médaille de reconnaissance par la Nation à ces vaillants héros devra être accompagnée d’autres avantages socio-professionnels », a précisé le Chef de l’Etat.
Employabilité des PVH et éradication de la mendicité
La ministre Irène Esambo faisant son allocution
Peu avant l’allocution du Chef de l’Etat, la ministre en charge des personnes vivant avec handicap, Irène Esambo, a reconnu l’avènement d’un texte qui était attendu durant depuis des années.
« C’est depuis 2006 que la Constitution a préconisé l’élaboration de la loi portant protection et promotion des personnes vivant avec handicap, et cela n’a été rendu possible que 16 ans après », a-t-elle dit, avant d’évoquer les efforts du gouvernement quant à la valorisation du statut des PVH et leur mécanisation, en vue notamment de l’éradication de la mendicité.
Elle a, en plus de la nouvelle loi, cité la création au courant de la présente mandature, d’un Secrétariat général consacré aux questions des PVH et autres catégories vulnérables, et le processus enclenché de mécanisation de cette catégorie sociale, pour son inclusion dans les efforts de reconstruction nationale et l’éradication de la mendicité.
Inclusion de la donne handicap au processus électoral
La ministre déléguée en charge des personnes vivant avec handicap (PVH), Irène Esambo, a fait valoir l’inclusion de la donne handicap dans le processus électoral en cours en RDC, qui s’est concrétisée par la production d’un glossaire électoral de la langue des signes et la mise en place d’un cadre de concertation entre la Commission électorale nationale indépendante (Céni) et les PVH.
« Pour la première fois dans l’histoire de notre pays, la centrale électorale fait des efforts pour inclure la donne handicap dans le processus électoral. La production du Glossaire électoral de la langue des signes et la mise en place d’un cadre de concertation entre la Céni et les personnes avec handicap sont des signes qui attestent de cette inclusion », a dit la ministre Esambo, affirmant que ceci a stimulé le désir des PVH de se mêler de la vie politique à la fois entant qu’acteurs et électeurs. Ce qui constitue, pour Irène Esambo, une avancée dans la lutte menée par le Président Tshisekedi pour l’intégration sociale des PVH.
« A cet effet, des milliers des personnes avec handicap se sont impliquées massivement en tant qu’électeurs et candidats à ce scrutin afin de soutenir la poursuite de votre lutte contre la discrimination fondée sur le handicap. (…) Cependant, avec votre vision et détermination l’espoir est permis pour l’inclusion sociale de personnes avec handicap en RDC », a-t-elle souligné.
Avec ACP