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Guerre en RDC : les Tutsi congolais rejettent l’aide de Kagame

La communauté Tutsi de la RDC a affirmé vendredi, lors d’une déclaration à Goma, qu’elle n’avait pas mandaté le président rwandais Paul Kagame pour sa protection.

Emmanuel Kamanzi, un notable tutsi congolais, a souligné à l’issue d’un échange avec le gouverneur militaire du Nord-Kivu que leur souhait est d’être défendus par leur propre pays, rejetant l’idée d’une protection étrangère. “Il est protecteur des Tutsi rwandais (…) Mais nous ne lui avons pas demandé d’être notre interprète. C’est sa façon de voir les choses”, précise-t-il.

Ce notable de la communauté Tutsi souligne que : “Nous n’avons pas besoin d’une protection d’un autre pays. Nous voulons être protégés et défendus par notre pays, comme les autres communautés.” Cette déclaration intervient dans un contexte tendu où la relation entre les Tutsi congolais et le Rwanda est scrutée de près.

Le président congolais, Félix Tshisekedi, a également pris position en dénonçant « l’instrumentalisation » des Tutsi congolais par Kagame pour des « intérêts politiques ».

Il a critiqué la stratégie du président rwandais, déclarant que les Tutsi congolais ne devraient pas être utilisés comme « pions » dans des jeux de pouvoir extérieurs. Tshisekedi a mis en garde contre les discours « discriminatoires » et a appelé à la prudence face aux manipulations potentielles.

Le récit remonte à 1996, lorsque Paul Kagame avait mobilisé les Tutsi congolais, connus sous le nom de « Banyamulenge », pour mettre fin au régime de Mobutu en RDC. Les tensions s’étaient exacerbées avec des infiltrations de soldats rwandais sous prétexte de protéger les Tutsi congolais menacés.

Des milices banyamulenge s’étaient organisées, créant un climat de conflit avec les Hutu rwandais traqués après le génocide de 1994. Cette période a marqué le début de la guerre de l’AFDL, soulignant les enjeux politiques complexes de la région.

Il est crucial de promouvoir le dialogue et la compréhension mutuelle pour surmonter les tensions historiques et construire un avenir pacifique pour tous les citoyens de la RDC.

Nicolas Kayembe

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