Le chef de l’État congolais, Félix Tshisekedi, a intensifié son offensive diplomatique pour obtenir des sanctions internationales contre le Rwanda, accusé de poursuivre des opérations militaires sur le territoire congolais, exacerbant ainsi une grave crise de déplacement des populations.
Un jour après sa rencontre avec le président angolais João Lourenço, médiateur de la crise rwando-congolaise, à Luanda, Tshisekedi a rencontré le Premier ministre belge Alexander De Croo à Bruxelles ce mercredi.
Lors d’une conférence de presse après cet entretien, le président congolais a exigé des sanctions contre le Rwanda pour violation de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la RDC, affirmant que “ c’est la seule manière de faire reculer le dictateur Paul Kagame”.
De plus, les discussions ont porté sur le protocole d’accord conclu le 19 février entre l’Union européenne et le Rwanda pour le développement de “ chaînes de valeur durables et résilientes pour les matières premières critiques”.
Tshisekedi a salué la position de la Belgique, soulignant la nécessité de vérifier la provenance des minerais, qu’il estime être volés à la RDC. “Je suis content de la position de la Belgique qui se pose aussi des questions sur cet accord et nous pensons que cette position est intelligente parce qu’elle va même dans le sens de dire : on doit alors si, l’accord, il y a, prendre soin de vérifier la provenance de ces minerais”, déclare-t-il.
La RDC a vivement critiqué ce protocole d’accord, l’accusant “d’encourager le pillage des ressources naturelles congolaises par le Rwanda”. Félix Tshisekedi a dénoncé cette situation en déclarant que c’est comme si “l’Union Européenne lui faisait la guerre par procuration”.
Il a exprimé son refus de voir cet accord aboutir, affirmant que les minerais en question sont illégalement prélevés sur le territoire congolais. “Nous nous sommes certains que ce sont des minerais volés à la RDC et il n’est pas question, pour nous, que cet accord puisse passer ici”, souligne-t-il.
Lors de la signature du protocole d’accord, l’UE avait mis en avant le rôle majeur du Rwanda dans l’extraction de certains minerais et souligné ses réserves de lithium et de terres rares.
Nicolas Kayembe