Ces derniers jours, la place de Kinshasa a été le théâtre de rumeurs tumultueuses concernant le Fonds minier (Fomin). Des allégations selon lesquelles le Directeur général, Faustin Biringanine, serait en train d’effectuer des licenciements massifs d’agents ont circulé, alimentées par des informations trompeuses relayées sur les réseaux sociaux. Un climat de méfiance s’est installé, ternissant l’image de l’institution et semant la confusion parmi les employés et les parties prenantes.
Face à cette désinformation, la direction générale du Fomin a choisi de réagir avec vigueur. Dans une mise au point claire, elle a affirmé qu’aucun licenciement, qu’il soit légal ou non, n’était en cours. Au contraire, la suspension des processus de recrutement et d’avancement, ordonnée par le ministre des Mines, Kizito Pakabomba, a été mise en avant comme la raison de la situation actuelle. Cette clarification est essentielle pour rétablir la confiance et dissiper les doutes.
Il est important de souligner que, pendant l’absence du Dg Faustin Biringanine, en raison de sa suspension, le Fomin a connu une période de bouleversements internes. Le directeur général par intérim, Paul Bia Delopo, a pris des décisions controversées qui ont conduit à un accroissement significatif du personnel. En seulement trois mois, l’effectif a triplé, ce qui soulève des questions sur la gestion des ressources humaines et financières de l’institution.
Cette pléthore de nouveaux employés a eu pour conséquence directe une augmentation vertigineuse de la masse salariale. En effet, on est passé de 670 871 USD à 1 756 334 USD, soit une hausse de 162%. Cette situation, qui pourrait mettre en péril la santé financière du Fomin, est alarmante, surtout quand on sait que l’institution a “pour mission principale de constituer des richesses matérielles et/ou financières en nature ou en numéraire, pour garantir l’après-mine, en faveur des générations futures.”
Le Fomin doit naviguer entre la nécessité de maintenir un personnel compétent et l’impératif de respecter des normes financières strictes. Les rumeurs sur des licenciements abusifs masquent une réalité plus complexe : la nécessité d’une restructuration réfléchie pour assurer la pérennité de l’organisation. Cette prise de conscience est d’autant plus cruciale compte tenu de l’importance du Fomin dans la gestion des ressources minières du pays.
Pour répondre à ces défis, le ministre des Mines a ordonné la suspension des avancements en grade et des recrutements en cours. Cette décision, loin d’être punitive, vise à restaurer l’ordre et la légalité dans le fonctionnement de l’institution. Elle appelle également à un sursaut patriotique des syndicats et des employés pour assurer que les décisions prises soient conformes aux lois en vigueur.
La mise au point de Faustin Biringanine, qui a fermement démenti les allégations de licenciement, souligne son engagement envers la mission du Fomin. Il insiste sur le fait que son rôle est de garantir la bonne gouvernance de l’institution et de rectifier les abus commis durant sa suspension. Ce cadre légal et éthique est fondamental pour préserver la crédibilité du Fomin.
Les tensions internes, aggravées par des décisions hâtives et mal pensées, rendent la situation encore plus délicate. Les pratiques de recrutement et d’avancement doivent être transparentes et justifiées, afin d’éviter tout soupçon de favoritisme ou de gestion défaillante. L’approche du ministre des Mines rappelle à tous que la priorité doit être l’intérêt général et non des intérêts personnels.
La communication autour de cette crise est tout aussi cruciale. La diffusion d’informations erronées peut avoir des répercussions dévastatrices sur la réputation du Fomin et sur la morale des employés. En se réservant le droit d’agir en justice contre ceux qui propagent de fausses informations, le DG Biringanine envoie un message fort : la désinformation ne sera pas tolérée.
Il est également essentiel d’impliquer les travailleurs dans le processus de restructuration. Les syndicats doivent jouer un rôle actif pour s’assurer que les décisions prises soient justes et équitables. Une telle implication pourrait également contribuer à apaiser les tensions et à favoriser un climat de confiance au sein de l’organisation.
À long terme, le Fomin doit développer une stratégie de gestion des ressources humaines qui privilégie la performance et l’efficacité. Cela implique de revoir les processus de recrutement et d’avancement en intégrant des critères clairs et objectifs. Cette démarche est essentielle pour garantir que le Fomin puisse remplir sa mission de manière optimale. Jeff Saile