L’actualité politique congolaise est marquée par le nouvel exil de Moïse Katumbi, l’ex-gouverneur du Katanga, qui semble fuir les conséquences d’une affaire controversée liée à la réhabilitation clandestine d’un aérodrome. Alors que les rumeurs d’infractions pénales se multiplient, une question lancinante se pose : un homme politique peut-il véritablement ignorer la justice de son pays ?
Katumbi, déjà exilé sous le mandat de Joseph Kabila, a de nouveau choisi de quitter le pays sous le régime de Félix Tshisekedi, laissant planer le doute sur sa capacité à affronter les accusations qui pèsent sur lui. Accusé d’avoir agi sans autorisation pour l’aménagement de l’aérodrome, il s’inscrit dans une longue liste de leaders qui ont préféré l’exil à la confrontation avec la justice. Ce choix soulève des interrogations sur son statut de véritable leader politique.
À l’opposé de Moïse Katumbi, d’autres figures du Gotha politique congolaise, comme Vital Kamerhe et Augustin Matata Ponyo, ont décidé de faire face à la justice, malgré les risques encourus. L’actuel président de l’Assemblée nationale, après une condamnation initiale, a vu sa peine réduite et finalement annulée. Augustin Matata Ponyo, quant à lui, a affronté les accusations de détournement avec dignité, et aujourd’hui, il se présente avec assurance dans son pays.
Les exemples de ces leaders qui ont bravé la justice sont nombreux, et ils illustrent une réalité politique où la confrontation est parfois perçue comme un acte de bravoure. Salomon Kalonda, bras droit de Katumbi, a également vécu cette épreuve, incarcéré puis acquitté. Ces parcours montrent qu’affronter les défis judiciaires peut renforcer la légitimité d’un homme politique.
Dès lors, la question de l’identité du président de l’Ensemble pour la République se pose : est-il un véritable leader ou simplement un affairiste en quête de sécurité ? Dans un contexte africain où de nombreux dirigeants ont connu la prison avant d’accéder au pouvoir, son attitude face à la justice pourrait bien déterminer sa place dans l’histoire politique du pays.
Antoine Botshili