La gestion de la province du Lualaba sous l’administration de la gouverneure Fifi Masuka suscite des polémiques qui risquent de déstabiliser cette région stratégique. En effet, un membre influent de la société civile a alerté sur la concentration du pouvoir entre les mains de la famille Masuka, une situation qui semble fragiliser la gouvernance locale en cette période de crise nationale.
Fifi Masuka a pris des décisions qui font jaser, notamment en nommant son fils, Jeffrey Masuka Saini, au poste de ministre provincial des Transports. À cela s’ajoutent les nominations de plusieurs membres de sa famille à des postes clés. Son frère Alain Masuka, par exemple, a été propulsé à la tête de la Direction Provinciale des Transports et Œuvres (DPTO), tandis que sa sœur Carole gère les péages provinciaux. Le clan ne s’arrête pas là, puisque son frère Yolli a été nommé directeur de l’intendance, et une autre de ses sœurs, résidant en Afrique du Sud, occupe le poste de ministre provinciale de la Santé. Enfin, son frère Roy Kaumbaa a été désigné ministre provincial de l’Intérieur.
Cette concentration du pouvoir au sein de la famille Masuka ne passe pas inaperçue. Un autre membre de la société civile a qualifié cette situation de gestion tribale, rappelant que la province a besoin de l’implication de toutes les intelligences pour surmonter ses défis de développement. Pour lui, une telle gestion risque d’attiser les tensions et de fracturer davantage une province déjà fragilisée par des enjeux sociaux et politiques complexes.
Au moment où la RDC traverse une période de grande instabilité, liée notamment à l’agression rwandaise, cette manière de gouverner pourrait attiser des vagues de mécontentement parmi les Lualabais et compliquer la quête de l’unité nationale. La société civile appelle à une plus grande transparence et à une gestion plus inclusive, capable de fédérer toutes les composantes de la province sans distinction de groupe ethnique ou familial.
Dans un contexte où les tensions politiques sont déjà vives à travers le pays, le Lualaba semble désormais pris dans un tourbillon de rivalités familiales qui risquent de nuire à son développement et à la stabilité régionale.
C.B