La Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (Monusco) réaffirme son engagement à poursuivre les discussions sur son désengagement progressif avec le gouvernement congolais, malgré la détérioration de la situation sécuritaire dans l’Est du pays. Cette annonce a été faite par Bintou Keita, cheffe de la Monusco, lors d’un briefing devant le Conseil de sécurité de l’ONU le 27 mars dernier.
« La dégradation dramatique de la sécurité dans l’Est du pays, marquée par les offensives du M23, a eu un impact majeur sur les discussions concernant le retrait progressif de la Monusco. Plusieurs hypothèses de planification sont désormais caduques, mais nous restons déterminés à poursuivre le dialogue avec les autorités congolaises », a déclaré Mme Keita.
Cette situation a notamment conduit à la suspension de la mise en œuvre de la feuille de route provinciale du gouvernement du Sud-Kivu, après la prise de Bukavu par l’AFC/M23. Cependant, la cheffe de la Monusco insiste sur la nécessité d’un cessez-le-feu immédiat et l’application de la résolution 2773 du Conseil de sécurité de l’ONU. « Nous devons concentrer nos efforts vers un cessez-le-feu inconditionnel afin d’alléger les souffrances des populations et préserver l’intégrité territoriale de la RDC », a-t-elle ajouté.
Le processus de retrait de la Monusco, signé en novembre 2023 entre l’ONU et le gouvernement congolais, prévoyait un désengagement progressif, ordonné et responsable. En décembre de la même année, le Conseil de sécurité avait décidé de prolonger le mandat de la mission jusqu’au 20 décembre 2024, tout en planifiant un retrait échelonné. « Le retrait de nos forces du Sud-Kivu d’ici fin avril 2024 est maintenu, mais l’évolution de la situation nous oblige à réévaluer certaines stratégies », a précisé Mme Keita.
Dans cette dynamique, la Monusco a déjà cédé plusieurs bases, notamment celle de Kamanyola, à la Police nationale congolaise. Malgré les défis sécuritaires croissants, la mission onusienne affirme rester disponible pour accompagner la transition et appelle le Conseil de sécurité à prendre des mesures concrètes contre les responsables des violations des droits humains en RDC.
CB