Une nouvelle incursion armée dans l’hôpital de Kyeshero, à Goma, vient de franchir un cap inquiétant dans la spirale de violences qui frappe l’est de la RDC. Dans la nuit du 4 au 5 avril, une vingtaine d’hommes armés, identifiés comme membres du M23/AFC, ont fait irruption dans cet établissement médical. Le bilan est lourd : un civil tué, trois blessés et deux membres du personnel médical agressés. Une attaque que Médecins Sans Frontières (MSF), partenaire de l’hôpital, qualifie de « violation grave du droit humanitaire ».
L’organisation humanitaire s’inquiète de la récurrence de ces attaques ciblées contre les structures de santé, qui mettent directement en danger la vie des patients et du personnel soignant. « Ce type d’intervention transforme un lieu censé offrir sécurité et soins en une zone de peur », alerte Margot Grelet, coordinatrice des urgences pour MSF à Goma. L’ONG appelle à une mobilisation urgente pour mettre fin à ces violences.
Depuis le début de l’année, MSF a recensé au moins quinze incidents similaires dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu. Ces actes entravent l’accès aux soins pour des milliers de civils déjà affectés par les conflits. Dans certaines zones, la peur d’être pris pour cible dissuade même les patients de se rendre à l’hôpital, aggravant une crise sanitaire déjà préoccupante.
Face à cette détérioration sécuritaire, MSF exhorte toutes les parties impliquées dans le conflit à respecter l’inviolabilité des structures médicales. « Sans garanties minimales de sécurité, nous pourrions être contraints de suspendre certains services essentiels », prévient Margot Grelet. Une menace qui pèse lourdement sur les populations les plus vulnérables, déjà prises en étau entre les combats et l’effondrement des services sociaux de base.
CB