L’artiste plasticien Steve Bandoma, figure majeure de la scène contemporaine congolaise, a récemment été mis à l’honneur lors de son exposition intitulée Gardienne du temple, organisée au Centre Wallonie-Bruxelles. Présentée par Cécile Djunga, cette exposition rend hommage à la femme noire, symbolisée ici comme « gardienne du monde en quête de renouveau ». À travers cette œuvre marquante, Bandoma célèbre deux décennies de carrière artistique engagée.
Selon Cécile Djunga, « c’est une réflexion brillante, parfois piquante, sur la femme, sur des questions humaines essentielles comme l’identité, la modernité, le corps et les luttes universelles pour la dignité et la justice ». En effet, Steve Bandoma se distingue par une esthétique iconographique singulière, puisant à la fois dans les matériaux de la culture Kongo et dans les traditions du monde entier. Il en résulte un langage visuel intense et profondément symbolique.
Après un long passage en Afrique du Sud, Bandoma poursuit aujourd’hui son parcours artistique depuis Bruxelles. Son séjour dans la capitale belge n’est pas anodin : « c’est un message fort », explique-t-il. Fils de l’ancien ministre Paul Bandoma, il s’est forgé un chemin indépendant, faisant de l’art bien plus qu’une vocation — une arme d’expression et de résistance. « Mon art est mon arme », affirme-t-il avec conviction.
À travers ses œuvres, Steve Bandoma inspire toute une génération de jeunes artistes en quête d’identité et de sens. Son message est clair : s’orienter vers un humanisme profond, guidé par l’authenticité, la mémoire et l’engagement. Plus qu’un artiste, Bandoma est devenu une école à lui seul, un repère pour ceux qui cherchent à conjuguer esthétique et conscience.
Basile Mangebe