Les autorités douanières du Lualaba durcissent le ton face aux pertes financières massives liées à la contrebande des produits pétroliers. Un nouveau protocole vient d’être instauré par la Direction Générale des Douanes et Accises (DGDA) pour encadrer plus rigoureusement le transit de ces produits entre la frontière angolaise de Dilolo et la ville minière de Kolwezi.
Dans un communiqué officiel, le Directeur provincial des douanes, Narcisse Pambu Ngembo, précise que chaque camion devra désormais être « accompagné d’un bordereau de suivi indiquant notamment la plaque d’immatriculation, la nature du produit, le dépôt de destination à Kolwezi, le nom du conducteur ainsi que la date et l’heure de départ de Dilolo ». À l’arrivée, les véhicules seront soumis à un contrôle renforcé par les brigades douanières.
Cette décision intervient dans un contexte de fraude massive. La DGDA dénonce un système bien organisé où les produits pétroliers contournent le poste de contrôle de Dilolo via des pistes non officielles. « Ces produits franchissent la frontière par les rivières ou à bord de véhicules modifiés, échappant ainsi à toute fiscalisation », regrette l’administration douanière. Une fois en RDC, ils sont acheminés clandestinement vers Kolwezi, causant un manque à gagner important pour le Trésor public.
Désormais, les transporteurs sont tenus de se plier à une série de conditions strictes : « Tout camion sans bordereau sera immédiatement saisi et la marchandise refusée dans le dépôt », avertit la DGDA. Les opérateurs doivent également présenter un Numéro d’Identification Fiscale (NIF) et faire appel à un commissionnaire en douane agréé. Le paiement des droits et taxes s’effectuera sur la base d’une déclaration YM4, supervisée par le receveur des douanes.
Ces mesures s’inscrivent dans une stratégie plus large de sécurisation des recettes et de lutte contre la corruption. « Nous appelons à la coopération de tous les opérateurs économiques pour assainir ce circuit », insiste la DGDA. Une réunion stratégique s’est tenue début avril avec les partenaires concernés, actant la volonté de mettre fin à cette hémorragie fiscale qui mine l’économie de la région.



CB