Le Sénat congolais entre en scène pour demander des comptes sur la gestion des fonds destinés à l’effort de guerre dans l’Est du pays. Le Vice-Premier ministre et ministre de la Défense nationale, Guy Kabombo Muadiamvita, est attendu prochainement devant la chambre haute du Parlement pour s’expliquer sur l’usage des ressources publiques et privées mobilisées en soutien aux Forces armées de la RDC (FARDC) et aux groupes armés dits Wazalendo.
À l’origine de cette initiative parlementaire, le sénateur Anicet Babanga, élu de Maï-Ndombe, a introduit une question orale avec débat, pointant du doigt un manque de transparence dans l’utilisation des fonds. « Nous voulons savoir ce qui a été remis au Vice-Premier ministre : qu’en a-t-il fait ? », a-t-il lancé, évoquant une démarche de redevabilité dans un contexte de guerre qui suscite de nombreuses inquiétudes au sein de la population.
Les témoignages de terrain rapportent en effet des retards persistants dans la livraison des équipements, des vivres et des uniformes, malgré une mobilisation importante de fonds issus du Trésor public et de dons privés. « Il y a eu beaucoup de dons et de fonds, mais cela ne doit pas rester opaque », a martelé le sénateur Babanga, qui appelle à une transparence totale.
Cette interpellation s’inscrit dans le cadre du contrôle parlementaire prévu par la Constitution congolaise et le règlement intérieur du Sénat. Pour l’élu de Maï-Ndombe, il ne s’agit pas d’une formalité. « Le contribuable, c’est le peuple congolais. Ce peuple veut voir clair à travers la chambre des sages », a-t-il souligné, insistant sur la nécessité d’une gestion rigoureuse des ressources en temps de conflit.
Le débat parlementaire à venir pourrait bien devenir un moment charnière pour la Défense nationale. Face à une pression croissante et à une guerre toujours plus coûteuse, le gouvernement est sommé de rendre des comptes. L’opinion publique, elle, attend des réponses claires.
CB