Alors que l’Est de la République démocratique du Congo fait face à une instabilité chronique, une crise sanitaire multiforme vient aggraver la situation. Rougeole, Mpox (variole du singe) et choléra se propagent simultanément dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, poussant les autorités sanitaires à sonner l’alarme. « Nous sommes confrontés à une situation préoccupante, avec des flambées simultanées dans des zones à forte vulnérabilité », a reconnu le ministre de la Santé publique, Samuel-Roger Kamba.
Les données les plus récentes font état d’une accélération des cas suspects de rougeole, avec 270 cas enregistrés en une semaine dans le Nord-Kivu et 169 dans le Sud-Kivu, dont 11 décès. De son côté, le Mpox affiche une progression rapide. « Rien que dans le Nord-Kivu, nous comptons 286 cas suspects, dont 9 ont été confirmés », a précisé le ministre, indiquant également 365 cas suspects dans le Sud-Kivu. Un signal fort d’alerte pour les autorités sanitaires, qui craignent une extension rapide si la riposte n’est pas renforcée.
Le choléra, bien que moins médiatisé ces dernières semaines, reste une menace active. « Le taux de létalité est de 1 %, mais nous restons en alerte maximale », a affirmé Samuel-Roger Kamba, précisant que 1.900 cas suspects et 9 décès ont été recensés récemment. Des campagnes de désinfection et de sensibilisation sont en cours dans les zones les plus touchées, notamment dans les camps de déplacés, où les conditions d’hygiène demeurent précaires.
Face à cette triple épidémie, les autorités congolaises assurent que la riposte est structurée et en cours. « Toutes les équipes de terrain sont mobilisées. La riposte est maintenue sur tous les fronts », a indiqué le ministre. Des campagnes de vaccination, de communication communautaire et d’assainissement ont été déployées, même si les défis logistiques restent importants dans les zones d’accès difficile.
À Kinshasa, une autre urgence capte l’attention du gouvernement : la situation des sinistrés installés temporairement au stade municipal de Bandalungwa après les récentes pluies torrentielles. « L’objectif est d’assurer une prise en charge efficace, tant sur le plan humanitaire que logistique », a assuré le ministre, annonçant l’installation de toilettes publiques portatives pour améliorer les conditions d’hygiène. Une double crise qui appelle à une solidarité renforcée, alors que la RDC multiplie les appels à l’aide auprès des partenaires internationaux.
CB