La présidence de Hugues Claude Makonga Toboka à la tête de l’Assemblée provinciale du Maniema n’aura pas survécu à la fronde de ses pairs. Ce mercredi 6 mai, 18 des 19 députés provinciaux ont voté pour sa déchéance lors d’une plénière tendue, mettant ainsi fin à un mandat de plus en plus critiqué. Le vote massif témoigne d’un consensus rare face à ce que beaucoup qualifient de dérives persistantes.
Les griefs formulés contre l’ancien président sont lourds. Le rapport soumis en plénière fait état de « spoliation des biens de l’État », de « gestion opaque des finances publiques » et d’« incompétence notoire ». Des accusations que les députés affirment documentées et qui auraient rendu son maintien à la tête de l’Assemblée « inacceptable ».
« Il était devenu impossible de travailler dans la transparence avec lui », confie un député provincial ayant requis l’anonymat. « Nous avons donné plusieurs chances, mais la situation n’a fait que se détériorer. Il fallait trancher. » Cette lassitude collective semble avoir scellé le sort de M. Makonga.
Plusieurs élus dénoncent par ailleurs un climat politique dégradé. « Il avait instauré une culture de suspicion et de méfiance. Les relations au sein du bureau étaient devenues toxiques », témoigne un autre parlementaire. Ce climat délétère aurait progressivement paralysé le fonctionnement de l’institution.
Pour Rodriguez Kikamba, l’un des ténors de l’Assemblée provinciale, cette destitution était devenue inévitable. « Le respect des institutions passe aussi par l’exemplarité de ceux qui les dirigent », déclare-t-il. « Nous ne pouvions plus fermer les yeux sur des pratiques qui mettaient en péril la crédibilité de notre organe. »
Avec le départ de Makonga, une nouvelle phase s’ouvre pour l’Assemblée du Maniema. Un bureau provisoire devrait être désigné dans les prochains jours, dans l’attente de l’élection d’un nouveau président capable de restaurer l’unité et la confiance au sein de l’institution provinciale.
CB