L’Assemblée nationale a franchi une étape décisive le jeudi 15 mai en déclarant recevable le projet de loi sur la réforme de la Police nationale congolaise (PNC), une initiative portée par le Vice-Premier Ministre en charge de l’Intérieur et de la Sécurité, Jacquemain Shabani. D’un montant évalué à 2,3 milliards de dollars, ce vaste programme s’étalera sur cinq ans, de 2025 à 2029.
Cette réforme ambitieuse a pour but de transformer en profondeur les fondations de la PNC. « Il ne s’agit pas d’un simple réajustement structurel, mais d’une refonte complète de notre système policier pour le rendre plus professionnel, plus proche des citoyens et mieux préparé aux défis sécuritaires actuels », a affirmé Jacquemain Shabani devant les députés.
Parmi les principaux axes de ce plan figure le recrutement massif de nouveaux agents : 90 000 policiers seront engagés et formés sur cinq ans, dans un effort de renouvellement générationnel. Cette initiative s’inscrit dans une logique de modernisation des effectifs, avec une attention particulière portée à la formation continue.
En parallèle, le texte prévoit la mise à la retraite de 10 000 agents entre 2027 et 2028. Cette mesure vise à respecter les standards de gestion des ressources humaines et à garantir une meilleure efficacité institutionnelle. « La professionnalisation passe aussi par une gestion rigoureuse des carrières », a souligné le Vice-Premier Ministre.
Autre priorité du projet : doter la police d’un équipement adapté aux réalités du terrain. Le plan budgétaire inclut l’achat de matériel moderne, jugé essentiel pour renforcer les capacités opérationnelles des unités déployées sur l’ensemble du territoire national.
Le gouvernement entend également améliorer les conditions de travail et de formation des policiers. Des infrastructures seront construites ou réhabilitées, allant des centres d’instruction aux commissariats, dans le but d’optimiser le cadre de travail des forces de l’ordre.
Après son adoption de principe, le texte est désormais entre les mains de la Commission Défense et Sécurité de l’Assemblée nationale. Celle-ci procédera à un examen approfondi avant tout vote définitif. Le gouvernement espère une adoption rapide pour lancer, dès cette année, les premières phases de cette réforme stratégique.
CB