Le Conseil des droits de l’homme des Nations unies vient de franchir une nouvelle étape dans la quête de justice pour l’est de la République démocratique du Congo. Trois experts internationaux ont été désignés pour diriger une commission d’enquête indépendante sur les violations présumées des droits humains et du droit humanitaire dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu. Cette décision, annoncée par le président du Conseil, l’ambassadeur suisse Jürg Lauber, s’inscrit dans la mise en œuvre de la résolution S-37/1 adoptée en février dernier, face à la recrudescence des violences dans cette région meurtrie.
Arnauld Akodjenou, diplomate béninois et ancien haut responsable du HCR, prendra la tête de cette commission, aux côtés de la juriste germano-américaine Maxine Marcus, reconnue pour son expertise dans les crimes sexuels en temps de conflit, et du Togolais Clément Nyaletsossi Voule, ancien Rapporteur spécial de l’ONU sur la liberté d’association. Ensemble, ils devront documenter les violations, identifier les responsables présumés et formuler des recommandations susceptibles de servir à d’éventuelles poursuites internationales.
La Commission prévoit une première mission sur le terrain dès janvier 2026, avant de rendre un rapport complet d’ici 2027. Ce travail est attendu comme un test crucial pour la capacité de la communauté internationale à traduire en actes les nombreux appels à la justice en faveur des victimes des Kivu. À Kinshasa comme à Genève, cette initiative est perçue comme une occasion de raviver la confiance des populations dans le système onusien, souvent accusé d’inaction face à la persistance des atrocités dans l’est du pays.
CB
