Depuis sa nomination par le président de la République le 26 novembre 2022, Delly Likunde, maire de la ville de Kisangani, semble peiner à obtenir la confiance et la satisfaction de ses administrés. Malgré ses bonnes intentions affichées, la réalité sur le terrain est tout autre. Les habitants du jadis troisième ville de la RDC font face à une insécurité grandissante, à des problèmes d’insalubrité et à une gestion urbaine chaotique, laissant planer un sentiment de désespoir sur la population.
La situation sécuritaire à Kisangani est alarmante. Les cas de vols à main armée et de banditisme urbain sont en forte augmentation, créant un climat de peur parmi les citoyens. Les journalistes Jean Claude Fundi, Junior Luhumbu et Pompon Beyokobana, lors d’une récente tribune de presse, n’ont pas manqué de souligner l’absence d’une politique claire de sécurité sous la gouvernance de Delly Likunde. Ce dernier semble en effet perdu face à l’ampleur des défis qui l’attendent, sa gestion étant souvent décrite comme étant marquée par un profond sommeil à la tête de la ville de Kisangani.
L’insalubrité est un autre point noir de son mandat. Les rues de Kisangani sont jonchées de déchets, témoignant d’un manque d’organisation et d’initiative pour assainir l’environnement urbain. Les confrères ont fait état d’une absence de stratégie cohérente pour lutter contre cette problématique, ce qui contribue à donner à la ville des allures de jungle, où l’hygiène et la salubrité sont laissées pour compte. Cette situation ne fait qu’aggraver le mécontentement des citoyens, qui s’interrogent sur l’efficacité de leur Maire.
Les critiques ne s’arrêtent pas là. Le manque de collaboration entre le maire UDPS et son adjoint a également été souligné, alimentant des rumeurs de dysfonctionnements au sein de l’administration urbaine. La gestion des revenus du marché central, source importante de financement pour la ville, est perçue comme opaque et mal orchestrée. Cette mauvaise gestion pourrait avoir des répercussions désastreuses sur le développement économique local et sur la qualité de vie des Boyomais.
Face à ce bilan mitigé, les intervenants de la tribune de presse ont appelé le gouverneur Paulin Lendogolia à envisager une suspension préventive du maire pour une période de trois mois. Cette mesure, espèrent-ils, pourrait permettre de redynamiser la gouvernance de la ville et d’initier des réformes nécessaires pour relever les défis auxquels elle est confrontée.
La ville de Kisangani mérite une administration proactive et efficace, capable de restaurer l’ordre public et d’assurer le bien-être de ses habitants.
Antoine Botshili