Le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) a annoncé la poursuite des réformes des finances publiques en 2023, dans le cadre du Programme de la facilité de crédit élargi, a fait savoir jeudi, le ministre des Finances, Nicolas Kazadi, lors d’une réunion de la troïka politique sur les perspectives macroéconomiques.
« Le gouvernement congolais compte poursuivre les réformes des finances publiques en se focalisant sur la capacité de l’État à mobiliser des ressources et en s’appuyant encore plus largement sur la digitalisation des recettes en 2023 »,a déclaré le ministre des Finances, Nicolas Kazadi.
Il a relevé, par ailleurs que parmi les nouvelles obligations, les grandes entreprises seront amenées à faire valider leurs factures émises via un QR code. Cette situation, a-t-il ajouté, permettra une meilleure maîtrise de la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et une meilleure connaissance du chiffre d’affaires réduisant ainsi le champ de la fraude.
« Au cours de cette réunion de la Troïka politique, nous avons passé en revue les objectifs de la mission, notamment la finalisation du cadrage macro-économique de l’année 2022, les perspectives budgétaires pour 2023, les dernières évolutions dans le marché de change et le secteur monétaire, les réformes structurelles en cours, ainsi que les modalités pour l’accès de la RDC au nouveau Fonds fiduciaire de Résilience et Durabilité »,a précisé le ministre des Finances.
Nicolas Kazadi a également encouragé ses collaborateurs et la mission du Fonds monétaire international (FMI) à redoubler d’efforts pour les étapes qui restent à franchir.
Le ministre des Finances a aussi rappelé l’objectif ultime de la mission, celui relatif à la conclusion de ce programme triennal en 2024. Ça sera une première dans l’histoire de la RDC.
Les Perspectives pour l’année 2023
Pour l’année 2023, le directeur général adjoint du FMI, Kenji Okamura, a fait savoir que les perspectives économiques restent bonnes, le déficit budgétaire devrait se réduire en 2023. Une mobilisation soutenue des recettes et une maîtrise des dépenses courantes dans les biens, services et subventions devraient laisser de l’espace pour les dépenses sociales, les investissements dans les infrastructures et le capital humain, et l’apurement des arriérés.
Kenji Okamura a également préconisé au gouvernement congolais, d’économiser la surperformance des recettes, la suppression progressive des subventions aux carburants et la mise en place des transferts sociaux ciblés afin de protéger les personnes vulnérables et la poursuite de la refonte du cadre budgétaire mais aussi l’adoption de la nouvelle loi bancaire.
Le gouvernement congolais va, à cet effet, poursuivre les réformes des finances publiques en se focalisant sur la capacité de l’État à mobiliser des ressources, en s’appuyant encore plus largement sur la digitalisation des recettes. « A l’État aussi de ne pas oublier de régler ses factures auprès des entreprises », a-t-il insisté.
Le ministre des Finances prépare une grande réforme de l’impôt à partir de 2024. La pression fiscale portera sur le revenu des sociétés et des personnes physiques avec une simplification et une baisse du taux d’imposition de 30 à 25% pour les sociétés et pour les personnes physiques, une obligation de déclarer leur revenu et leur patrimoine, avec un impôt annualisé.
« Des efforts soutenus pour améliorer la gouvernance, y compris dans le secteur minier pour renforcer les cadres de lutte contre la corruption et améliorer l’environnement des affaires soutiendraient le développement et la compétitivité du secteur privé. S’engager dans des réformes spécifiques liées aux défis climatiques est également important pour catalyser des financements pour des investissements verts »,a conclu Kenji Okamura.
Cette réunion a connu la participation du ministre des Finances Nicolas Kazadi, le ministre d’Etat en charge du Budget Aimé Boji, la Gouverneure de la BCC Malangu Kabedi et une mission du FMI en provenance de Washington DC, conduite par la cheffe de Mission du FMI pour la RDC, Mme Mercedes Vera Martin dans le cadre du Programme FEC.
Avec ACP