Les dirigeants de l’Agence congolaise des travaux (ACGT) et Moïse Ekanga, ancien responsable chargé de la coordination et du suivi du contrat «mines contre infrastructures», seraient les auteurs de la surfacturation des travaux d’infrastructures constatée dans la convention signée en 2008.
D’après des sources proches de l’Inspection générale des finances (IGF), les sociétés chinoises sous pression ont accepté la revisitation du contrat sino-congolais mais rejette la responsabilité de la surfacturation aux responsables congolais eux-mêmes.
« Le Bureau technique de contrôle (BTC) a rapporté que sur les 822 millions de dollars américains qui ont été décaissés par la Sicomines pour des travaux d’infrastructures, seuls 300 millions de dollars ont réellement atterri dans la caisse du trésor public », renseignent des sources proches de l’IGF.
Selon le rapport, 522 millions USD ont pris un chemin autre que celui pour lequel ils ont été décaissés. Ce qui laisse penser que les gestionnaires de cet ambitieux projet de développement des infrastructures routières et autres sur l’ensemble du territoire national ont excellé dans des magouilles occasionnant une perte de plus de 500 millions de dollars à l’État congolais.
L’Inspection dirigée par Jules Alingete a dénoncé les « déséquilibres » du contrat chinois signé en 2008 entre la République Démocratique du Congo (RDC) et le groupement d’entreprises chinoises.
Pour cette institution de contrôle des finances, l’État congolais n’a bénéficié que de 800 millions USD sur des revenus évalués à 10 milliards USD dans l’exploitation de la Sicomines.
Le même document de l’IGF renseigne que les chinois ont gagné, durant 14 ans, environ 90,9 milliards de dollars américains contre les engagements à leur charge de 6,2 milliards USD.
« La Sicomines a mobilisé, en 14 ans, des financements d’un montant total de 4 471 588 685,14 USD et n’a consacré que 822 190 060,14 USD pour le financement des travaux d’infrastructures, soit 18,38% du financement total mobilisé », souligne le rapport.
Les enquêtes de l’IGF ont aussi révélé le manque de visibilité et d’impact des travaux exécutés et leur sélectivité injustifiée en violation de l’annexe C de la Convention du 22 avril 2008.
A l’ouverture de la session du mois de mars 2023 de l’Assemblée nationale, tenue le 21 mars, le speaker de la chambre basse du parlement, Christophe Mboso annonçait également un contrôle parlementaire sur le contrat sino-congolais.
Nicolas Kayembe