Le déploiement des troupes de la Force régionale de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) dans la partie orientale de la RDC est au complet.
Ceci est conformément au repositionnement des troupes approuvé par le mini-sommet des chefs de l’Etat tenu à Addis-Abeba le 17 février 2023, sur les recommandations chefs d’Etat-major ses États membres.
À Kinshasa, ce déploiement de la force régionale est-africaine chargée de superviser le retrait des rebelles du M23 dans l’est de la RDC suscite à la fois un espoir prudent et une grande méfiance.
D’après un communiqué de la coalition des armées est-africaines, le déploiement des troupes du contingent sud-soudanais à la base d’opérations avancée de Rumangabo, qui constitue est « une étape importante dans la dernière phase de déploiement dans le secteur multinational des territoires de Rutshuru et Masisi dans l’Est du pays. »
Certains observateurs y voient l’habituelle menace de “balkanisation” de l’Est du pays, en proie aux violences de groupes armés hérités pour beaucoup de guerres qui ont ensanglanté la région dans les années 1990-2000.
La réalisation du déploiement complet par l’EACRF, cette coalition, améliorera le retrait séquencé et ordonné du M23 vers les zones de cantonnement désignées, la protection des civils, l’ouverture des principales routes d’approvisionnement Bunagana-Rutshuru-Rumangabo-Goma et Kitchanga-Sake-Goma et soutiendra ensuite le Programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation (P-DDRCS) de tous les groupes armés de l’Est de la RDC conformément au mandat de la Force régionale.
Colonel Daniel Rotich, le commandant du contingent kenyan (KENCON), a reçu les troupes du contingent sud-soudanais au quartier général du secteur KENCON avant de faciliter le déploiement à la base d’opérations avancée de Rumangabo où les deux contingents doivent être co-localisés.
Deux questions orales ont été adressées par des députés nationaux, l’une au ministre des Affaires étrangères, et l’autre à celui de la Défense, sur nature de cette force régionale, en particulier la présence dans ses de soldats ougandais.
Si le M23 s’est retiré de certains villages, il reste toutes fois présent dans d’autres, y compris là où se déploie la force de l’EAC qui, comme l’ONU incapable de ramener la paix, se retrouve accusée de passivité, voire de complicité avec les rebelles.
Nicolas Kayembe