En dépit de son opposition contre la “loi Tshiani” qui vise à réserver les plus hautes fonctions de l’Etat aux Congolais “de père et de mère”, l’ex-premier ministre Adolphe Muzito demande à Moïse Katumbi qui se voit comme la cible, de laisser le Parlement “trancher”.
Des premiers concernés aux évêques catholiques, en passant par des formations politiques et associations de la société civile, en République démocratique du Congo (RDC) les prises de position se multiplient contre un projet de loi controversé sur la “Congolité”.
Déposé à l’Assemblée nationale en juillet 2021, ce texte, jugé “dangereux” par ses détracteurs, avait été rapidement écarté, avant de revenir dans le débat public après l’annonce, en mars, de son inscription dans le programme de la session parlementaire en cours.
S’exprimant sur ce projet de loi, le président du Nouvel Elan estime que cette initiative n’est pas proposée à un “moment inopportun” tout en soulignant qu’il voterait “contre” s’il était “dans ce Parlement illégitime”.
« Je considère que Monsieur Katumbi a soutenu ces institutions. Il reconnait ce Parlement illegitime, il y siège à travers son parti, qu’ils aillent jusqu’au bout de la logique, c’est-à-dire que la loi passe si la majorité est pour la loi, qu’elle ne passe pas si la majorité est contre la loi », estime Muzito.
Ce membre de Lamuka dit être contre cette proposition de loi. « Je voterai contre si j’étais dans ce Parlement illegitime parce que je trouve que le moment n’est pas opportun », explique-t-il, en demandant à Katumbi et aux autres qui sont contre cette loi de jouer dans le Parlement par respect aux institutions qu’ils ont acceptées pour que le Parlement tranche.
Pour Noël Tshiani, ce texte vise à protéger la souveraineté nationale et l’intégrité territoriale de la RDC.
Dans plusieurs villes du pays, des manifestations contre cette loi ont été organisées par des partis politiques et des organisations de la société civile.
Si cette loi était adoptée, l’homme d’affaires Moïse Katumbi par exemple, candidat déclaré à la présidentielle prévue en décembre, serait exclu de la course, puisque son père était étranger.
Dans l’histoire récente de la RDC, des Congolais dont les deux parents n’étaient pas congolais ont occupé différents postes de responsabilité et se sont portés candidats à la présidentielle.
Nicolas Kayembe