Le renforcement de la cohésion sociale en République démocratique du Congo a été au centre d’un atelier sur la revue annuelle du projet « Contribuer au renforcement de la cohésion sociale et à la stabilisation dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu », ouvert mardi à Kinshasa.
« Il faut construire la cohésion sociale progressivement dans le temps, dans la durée et ensemble localement, régionalement, nationalement. Ce qui est important pour l’Union européenne, c’est de voir le dialogue se dérouler à Kinshasa pour porter ce message, notamment la voie iturienne du grand Nord-Kivu qui n’est pas bien entendue, afin qu’elle soit bien entendue », a déclaré l’ambassadeur de l’Union européenne (UE) en RDC, Jean Marc Châtaigner, dans son mot d’ouverture de cet atelier.
« Cet atelier intervient comme vous le savez bien aujourd’hui, dans un contexte très délicat et très difficile, où nous avons vu la résurgence depuis plusieurs mois et années, de la situation des conflits et des dynamiques des conflits dans l’Est de la RDC. Bien attendu ces dynamiques de conflits sont souvent abordées à Kinshasa suite à ce qui se passe au Nord-Kivu avec le M23, mais nous voyons bien qu’il y a d’autres foyers de tension très importants qui pèsent sur la situation dans l’Est du pays, notamment au Sud-Kivu et tant d’autres entre les différentes communautés faisant face aux mouvements illégaux, provoquant ainsi un certain nombre de difficultés qui mettent en mal la cohésion sociale et la stabilisation de cette partie du pays», a souligné le diplomate européen.
Jean Marc Châtaigner a déploré les actes perpétrés par les forces négatives dont les ADF, qui se sont transformés en groupe terroriste en s’infiltrant localement et utilisant des bombes de fabrication artisanale contre la population civile.
« La situation dans le grand Nord-Kivu s’est aussi particulièrement aggravée ces dernières années avec leurs résurgences ou développements et la transformation de mouvements des ADF qui ont pris une grande ampleur et qui ont adopté une idéologie djihadiste », a-t-il noté.
La RDC théâtre de terribles violences intermittentes
De son côté, la directrice pays de Norvégien Refugee Council (NRC), Caitlin Brady, a relevé les violences intermittentes dont les populations de la partie Est de la RDC sont victimes au cours des deux dernières décennies.
« La RDC en général ainsi que l’Ituri et le Nord-Kivu en particulier ont été le théâtre de terribles violences intermittentes au cours des deux dernières décades. Nous essayons de faire face aux conséquences de cette violence, en appuyant les victimes et les déplacées. Mais nous savons que le travail humanitaire n’est qu’un bandage, et que nous devons travailler pour prévenir que cette violence ne puisse continuer », a-t-elle fait savoir.
Elle a annoncé la mise sur pied d’un consortium, formé par des organisations telles que NRC, International Alert, Search for Common Ground et Justice-Plus, avec l’appui de l’Union européenne pour contribuer au renforcement de la cohésion sociale en Ituri et le grand Nord-Kivu.
Caitlin Brady a invité tous les acteurs à travailler en étroite collaboration dans le consortium de Soutien à la médiation, aux niveaux du gouvernement provincial et de la territoriale, du Programme de Désarmement, Démobilisation, Relèvement Communautaire et Stabilisation (P-DDRCS), des communautés, de la MONUSCO, et de l’Union Européen et des autres missions.
Avec ACP