Dès son entrée au gouvernement à la tête du ministère en charge de l’Urbanisme et Habitat, Pius Muabilu avait annoncé les couleurs de son mandat, en indiquant clairement, donc sans ambages, son engagement dans une vaste opération de délogement des locataires indélicats et de résiliation des conventions de partenariat privés.
A cet effet, il avait mis sur pied une commission d’identification immobilière pour lui permettre de se faire une idée précise des maisons de l’Etat spoliées. Le travail qu’il entendait mener cadre parfaitement, en dépit de certaines spéculations sans fondement, avec la vision du chef de l’Etat Félix Tshisekedi.
Au terme du travail de ladite commission, le ministre d’État Pius Muabilu n’avait pas hésité à mettre particulièrement en garde les spoliateurs des biens publics dans la commune de la Gombe à Kinshasa: «A la Gombe, par exemple, près de 90% des maisons, qui jadis, relevaient de la colonie belge, appartiennent bel et bien à l’Etat. Ce n’est donc pas des biens sans maître. Je profite de l’occasion pour lancer un avertissement clair à tous les spoliateurs: l’Etat va tout récupérer, tôt ou tard», avait-il lancé.
Dans la foulée, le ministre d’Etat Pius Muabilu avait entrepris des visites d’inspection des biens immobiliers et espaces relevant du domaine privé de l’Etat. Il s’agit de 1.450 maisons de l’Etat spoliées dans les communes de Maluku, précisément aux quartiers Monaco et Mangengenge, et de la N’sele au quartier Plaza. « Personne ne peut se permettre de récupérer un bien immobilier de l’Etat illégalement durant des années, sans payer un sou au Trésor public, il se trompe», avait-il précisé, ajoutant qu’il faudrait remettre l’Etat dans ses droits afin que les assignations sur le plan budgétaire soient respectées. « Ce sont des individus non autrement identifiés qui se permettent depuis 31 ans de mettre de l’argent de l’Etat dans leurs poches. Et c’est des centaines de milliards », s’était-il plaint.
La vaine agitation des dirigeants de l’Ogefrem
Pius Muabilu a toujours fait savoir que le ministère de l’Urbanisme et habitat qui est potentiellement mobilisateur de recettes, doit à tout prix, pour rétablir l’Etat dans ses droits, de se pencher sur cette question en trouvant des solutions idoines. Il a dénoncé l’inconscience et la mauvaise foi de certains Congolais qui occupent les biens immobiliers et espaces privés de l’Etat en violation des lois y relatives.
Curieusement, l’Office de gestion du fret multimodal –OGEFREM-, un établissement public de l’Etat congolais, crie au scandale et pointe le doigt accusateur contre le ministre d’État chargé de l’urbanisme et habitat Pius Muabilu en l’accusant de travailler dans le sens contraire à la vision du chef de l’État.
Un établissement de l’Etat peut-il s’opposer à une mesure prise par le gouvernement dans le sens de protéger le patrimoine immobilier du pays. Les observateurs auraient voulu voir les dirigeants actuels de l’Ogefrem, nommés par le président de la République, indiquer de quelle vision il s’agit au lieu d’utiliser certains médias pour distiller de fausses informations dans l’opinion publique.
En attendant, il s’avère, selon les recoupements faits à ce sujet, que l’agitation de l’Ogefrem s’explique par le fait qu’il avait acquis frauduleusement une maison de l’État dont il réclame la paternité alors qu’il a acheté auprès des escrocs qui n’ont ni titre, ni qualité. Ce, pour la simple raison que l’Etat congolais n’a jamais vendu ses maisons. Les certificats d’enregistrement n’étant pas translatifs des propriétés du bien de l’État vers un particulier. En d’autres termes, il importe qu’il y ait d’autres actes avant de l’obtenir.
A l’instar de l’Ogefrem qui se débat aujourd’hui comme un diable dans un bénitier pour prétendre à une maison acquise de manière frauduleuse, l’on s’attend à ce que dans les prochains mois, d’autres maisons de l’Etat reviennent dans l’escarcelle du pays. C’est plutôt la vision du chef de l’Etat et pas le contraire.
A ce propos, les observateurs félicitent le président de la République d’avoir fait appel, à la tête du ministère de l’urbanisme et habitat, d’un véritable homme d’État, un nationaliste. C’est dans cet esprit que Pius Muabilu a opéré des réformes qui ont viabilisé ce secteur. Il a pu, après avoir chassé l’ancien secrétaire général pour indélicatesse, harmoniser les services administratifs. Il a fait de ce ministère jadis considéré comme « un lieu aride », bisika bikawuka » en lingala, un département qui peut réellement générer des recettes au profit du Trésor public.
Le souhait de tous est de voir le Conseil d’Etat, qui est la haute juridiction du pays, mettre fin à des manœuvres visant à protéger des inciviques qui n’ont aucun droit pour prétendre occuper ou devenir les propriétaires d’une quelconque maison de l’Etat ou un espace public. Au contraire, les instances judiciaires de notre pays se doivent d’accompagner le gouvernement, par le biais du ministère de l’Urbanisme et habitat, à récupérer tout le patrimoine immobilier de l’Etat congolais.
Antoine Botshili