Dans une course effrénée vers les postes de député national en République démocratique du Congo (RDC), pas moins de 25 000 candidatures ont été enregistrées par la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
Avec une Assemblée nationale composée de 500 députés, les statistiques révèlent qu’au moins 500 candidats postulent pour chaque siège. Cet engouement massif pour ces fonctions n’est guère surprenant, compte tenu des avantages financiers et du pouvoir qu’elles confèrent à leurs détenteurs.
Cependant, derrière cet enthousiasme se cache une réalité troublante. Une fois élus, de nombreux députés deviennent inaccessibles à leurs électeurs et ne tiennent pas leurs promesses de campagne. Certains élus, dénoncent les électeurs, changent même de résidence après leur victoire pour éviter les ennuis que pourraient leur causer les citoyens.
Frustration des électeurs
Cette situation a suscité une profonde frustration parmi la population, qui se sent trahie par ces représentants du peuple. Face à ce constat, certains proposent de sanctionner ces élus « ingrats » lors des prochaines élections, afin de leur rappeler qu’ils sont responsables devant leurs électeurs.
Nous avons recueilli les témoignages de plusieurs électeurs, qui expriment leur déception et leur colère face à ces pratiques.
« Nous avons placé notre confiance en ces députés, mais une fois élus, ils nous abandonnent et tournent le dos à leurs promesses. C’est frustrant et démotivant », déclare Mme Nzuzi, résidente de Kinshasa.
M. Kabamba, un autre électeur, ajoute : « Je les ai soutenus avec ma voix et mon espoir, mais ils se sont révélés être des politiciens opportunistes. Ils sont devenus inaccessibles et ne se soucient plus de nos préoccupations quotidiennes. »
Face à cette déception généralisée, de nombreuses voix s’élèvent pour exiger des mesures plus strictes et une véritable reddition de comptes de la part des députés élus. Certains suggèrent également de renforcer les mécanismes de suivi des promesses de campagne et de garantir une plus grande transparence dans l’exercice des fonctions parlementaires.
Changer la donne
Il est essentiel que les futurs députés prennent conscience de la nécessité de rester en contact avec leurs électeurs et de respecter les engagements pris pendant la période électorale. Les électeurs, quant à eux, doivent être vigilants dans leur choix et exiger des comptes à leurs représentants une fois élus.
La RDC est à un tournant crucial de son histoire, et il est impératif que ceux qui aspirent à des postes de pouvoir comprennent l’importance de servir le peuple et de répondre à ses attentes. Sans cela, la confiance dans le système politique du pays risque de s’éroder davantage, compromettant ainsi le développement et la stabilité de la nation.
Il est temps de mettre un terme à cette culture de l’ingratitude politique et de rétablir la confiance entre les élus et les électeurs. Les prochaines élections seront une occasion pour la population congolaise de poursuivre cette quête de représentants responsables et engagés, qui ne les décevront pas une fois au pouvoir.
Nicolas Kayembe