Sous la présidence française de l’Union européenne en 2021, la stratégie Global Gateway a pour objectif de mobiliser 150 milliards d’euros pour des infrastructures durables. Cependant, l’accord UE-Rwanda du 19 février 2024 suscite des inquiétudes en RDC, craignant un pillage prolongé de ses ressources minières par le Rwanda.
Le ministre congolais des Affaires étrangères, Christophe Lutundula dénonce ce partenariat, affirmant qu’il va à l’encontre des engagements de l’UE, encourageant le “pillage des ressources naturelles” congolaises par le Rwanda, malgré les réglementations existantes contre “l’exploitation illégale”.
Les enquêtes du Parlement congolais et d’organisations internationales montrent que le Rwanda tire profit des minerais stratégiques de la RDC à travers des “réseaux mafieux”. La RDC craint que le développement de chaînes de valeur avec le Rwanda n’accentue cette exploitation illicite.
Le gouvernement congolais perçoit la signature de cet accord comme “hostile”, surtout après la déclaration de la Pologne, membre de l’UE, de “fournir des armes” au Rwanda en cas d’attaque extérieure, compromettant ainsi la confiance mutuelle entre la RDC et l’UE.
La RDC attend des clarifications de l’UE sur ce “partenariat ambigu”, alors que celle-ci affirme vouloir mettre fin à “l’exploitation illégale” des richesses congolaises. Les autorités congolaises soulignent que certains minerais exploités en RDC sont liés à des groupes armés soutenus par l’armée rwandaise.
En 2017, le Parlement européen a adopté une législation contraignant les entreprises à s’assurer de l’absence de liens entre leur chaîne d’approvisionnement et les minerais de conflit issus de régions en proie à des conflits, comme le Congo.
Cette situation soulève des questions sur la pérennisation du pillage des richesses de la RDC tels que le tungstène, l’étain, le tantale ou l’or ; en dépit des réglementations en place.
Nicolas Kayembe