Le 23 septembre 2024, le gouvernement dirigé par la Première ministre Judith Suminwa totalisera cent jours depuis qu’il a été investi par les députés nationaux. Comme le veut la tradition, les observateurs se livreront à cette occasion, à l’évaluation des ministres qui composent ce gouvernement en mettant en exergue ceux d’entre eux qui, par leur savoir-faire, ont réussi à matérialiser dans leurs secteurs respectifs, les différents axes du programme gouvernemental que la Première ministre avait présenté à la représentation nationale.Comme d’habitude, notre institut de sondage et d’analyses socioéconomiques a demandé à ses correspondants dans les provinces d’interroger la population afin qu’elle désigne elle-même les ministres qui, pendant ces cent jours, ont montré de quoi ils sont capables. Ce sondage qui s’est déroulé du 10 août au 10 septembre courant, a donné les résultats ci-après, avec les noms desdits membres du gouvernement qui ont réalisé des performances, montrant par-là, qu’ils méritent bien le choix qui a été porté sur leur personne.
Doudou Fwamba: Finances, 80%
Lors de sa prise des fonctions, Doudou Fwamba s’est engagé à œuvrer notamment pour la stabilité du cadre macro-économique en vue de préserver le pouvoir d’achat et stabiliser le taux de change, pour la poursuite des réformes visant la simplification de la fiscalité et pour la réduction du train de vie des institutions sous le leadership du président de la République Félix Tshisekedi. Il a insisté sur la nécessité de travailler pour le bien-être social, en rappelant le projet de société de l’UDPS, à savoir: le peuple d’abord. Ainsi, sans tarder, cet expert financier a multiplié des contacts avec la gouverneure de la Banque Centrale du Congo, le Directeur général de la Direction générale de la Dette publique, le Directeur général de l’Autorité de régulation et de contrôle des assurances, ainsi que le Directeur général de la Direction générale du Trésor et de la comptabilité publique. La Banque Centrale lui a présenté une analyse approfondie du secteur bancaire, tandis que l’ARCA a fourni un rapport détaillé sur le marché des assurances, soulignant des indicateurs prometteurs depuis la libéralisation du secteur. Il a fait signer des contrats de performances aux dirigeants de toutes les régies financières, en leur demandant de doubler d’efforts pour la maximisation des recettes. Doudou Fwamba a encouragé les banques congolaises à investir dans des projets porteurs de croissance économique. Enfin, il a démarré le 9 septembre 2024, des discussions avec le Fonds monétaire international (FMI). L’objectif de ces discussions est de conclure deux nouveaux programmes financiers. Il s’agit du programme de la Facilité élargie de crédit et de la Facilité élargie de résilience et durabilité. Ce second programme est une nouvelle facilité destinée à soutenir le pays dans la lutte contre les effets du changement climatique.
Constant Mutamba: Justice, 77%
A peine nommé au mois de mai, Constant Mutamba a tout de suite annoncé ses intentions a indiqué qu’il s’emploiera à administrer une thérapie de choc, par des réformes judiciaires courageuses et audacieuses dans le secteur judiciaire, tout en soulignant que des actions judiciaires fortes seraient initiées contre les auteurs de l’agression militaire rwandaise.Au mois d’août, lors des assises entre la Cour pénale internationale et la RDC, Constant Mutamba a appelé à l’émission d’un mandat d’arrêt contre le président rwandais pour des crimes commis dans l’est du pays. Il a également lancé une réforme visant la bancarisation des recettes judiciaires en RDC, en déclarant que les frais de justice ne seraient désormais plus perçus directement par des magistrats ou des greffiers, mais exclusivement via des guichets de banque, qui seront ouverts dans chaque juridiction du pays. »Tout celui qui s’opposera à cette mesure sera considéré comme complice de la mafia et sera immédiatement déféré devant la justice, » a averti Constant Mutamba, soulignant l’importance de cette réforme pour assainir le système judiciaire congolais.Pour le ministre, il est essentiellement question de guérir le système judiciaire, économique et social du pays, gravement affecté par des pratiques de corruption et de détournements. Le ministre a conclu en insistant sur l’urgence de cette réforme pour le développement du pays, affirmant que cette décision n’était pas une simple option, mais une obligation imposée par le président de la République, pour qui « nul n’est au-dessus de la loi. » Evidemment, ces mesures lui ont attiré l’animosité de nombreux magistrats, et même son cabinet a été visité par des inconnus qui y ont répandu du poison.
Louis Watum: Industrie, 72%
Le ministre a réussi à signer un protocole d’accord à hauteur de 500 millions USD d’investissements chinois pour le développement industriel en RDC. Cet accord d’investissement va couvrir trois axes prioritaires, à savoir les mines, l’agriculture et l’aviation congolaise.S’agissant du secteur minier, la Sokimo sera bénéficiaire d’une enveloppe destinée à la réhabilitation de ses machines et pour le secteur de l’agriculture, l’investissement de la société chinoise permettra au gouvernement de doter les provinces en engins de génie civil en vue de la maintenance des routes de desserte agricole.Il sera question pour le secteur d’aviation, d’octroyer à la compagnie nationale, Congo Airways, une flotte lui permettant d’assurer une circulation efficiente des personnes et des marchandises sur toute l’étendue du territoire national ainsi qu’au-delà des frontières de ce pays. A la Direction générale du FPI et au regard d’énormes défis auxquels le pays est confronté, le ministre a déclaré être venu mettre son intelligence et son savoir-faire au service de la République. Pour y arriver, il compte sur le FPI et recommande à tous les travailleurs certaines valeurs dont le patriotisme, l’intégrité et le respect mutuel. A son avis, la performance d’une entreprise est liée à la vision, à la qualification, à la compétence, à l’engagement, à l’assiduité et à la discipline de l’équipe dirigeante et du personnel.
Julien Paluku: Commerce extérieur, 70%
Avec un bilan élogieux à la tête du ministère de l’Industrie, le nouveau ministre du Commerce extérieur a donné les grandes lignes des actions qu’il compte mener. Ainsi, il promet la protection des industries locales en combattant vigoureusement le Dumping, la fraude et la sous-évaluation, la promotion des exportations pour améliorer notre balance commerciale, la régulation des importations par le contrôle de la qualité de ce qui entre en RDC, l’ouverture du marché congolais au monde par des accords commerciaux. Julien Paluku est revenu sur les efforts entrepris par le gouvernement afin de mettre fin aux pratiques étouffantes comme le transbordement des marchandises et dumping des États voisins. »Ces pratiques de dumping, de fractionnement des marchandises, de transbordement nous font perdre chaque année 5 milliards USD. Imaginez-vous si on récupère ces 5 milliards USD et qu’on les affecte aux infrastructures, ça nous fait 5.000 kilomètres de routes asphaltées. En 5 ans, ça nous fera 25.000 kms de routes asphaltées. Le réseau routier de la RDC est de 58.000 kilomètres donc si en 5 ans on peut faire 25.000 kilomètres asphaltées on aura fait l’interconnexion de toutes les provinces et là on peut passer à une autre étape de la construction des infrastructures énergétiques pour électrifier les espaces ruraux et permettre effectivement que la RDC se place en ordre utile comme partenaire à même de soutenir la production locale « , a-t-il déclaré.
Marie-Thérèse Sombo Ayanne Safi: ESU, 68%
La ministre de l’enseignement supérieur et universitaire a lancé une mission de contrôle de gestion pour examiner tous les éléments et outils de gestion, et du patrimoine de l’Etablissement afin d’y relever les forces et les faiblesses sur le fonctionnement. Durant cette période de contrôle, les mouvements et déplacement des chefs d’établissements et des membres des comités de gestion seront restreints au strict essentiel. Par ailleurs, la ministre a exigé la formation numérique de tous les personnels scientifique et administratif œuvrant au sein des bibliothèques des établissements d’enseignement supérieur et universitaire. Enfin, elle a procédé à la désignation des nouveaux membres du comité de gestion de l’Université pédagogique nationale, mettant ainsi fin au désordre qui y a prévalu.
Raïssa Malu Dinanga: Education nationale, 60%
Pour la ministre de l’Education nationale et Nouvelle citoyenneté (EDU-NC), le 2 septembre 2024 aura été historique car elle a marqué la transformation audacieuse du système éducatif national. Avant la ronde de quelques écoles de la province du Kasai, elle a moralisé des élèves et leurs encadreurs. Ces derniers ont été sensibilisés aux valeurs qui doivent caractériser un bon citoyen. La ministre a manifesté sa volonté d’apporter sa touche dans un système éducatif plein d’avenir. «Cette transformation, en parfaite harmonie avec la vision du président de la République Félix Tshisekedi, met l’accès sur l’éducation de qualité et l’inclusion», a-t-elle déclaré.
Jean-Lucien Bussa: Portefeuille, 59%
Le ministère du Portefeuille et les mandataires des entreprises publiques ont signé des contrats de mandat, afin d’améliorer la bonne gouvernance desdites entreprises par une gestion orthodoxe de leur patrimoine et de prendre l’engagement à réaliser des résultats performants. Pour Jean-Lucien Bussa, la signature des contrats de mandat incarne l’engagement de l’Etat à aligner les entreprises sur des objectifs clairs et spécifiques visant à maximiser non seulement leurs performances individuelles, mais aussi leur contribution collective au budget national. Il a, dans ce cadre, appelé les mandataires publics à moderniser les outils de gestion et à assurer la transformation digitale, afin de se doter des nouveaux modèles économiques susceptibles de faire jouer aux entreprises du portefeuille de l’Etat leur véritable rôle en tant qu’épine dorsale de l’économie congolaise. Il a affirmé que la signature du contrat de mandat, amorce un processus dont les directives assignées amèneront à renforcer la bonne gouvernance, à améliorer la gestion des entreprises que vous dirigez, à les inscrire dans la dynamique de production des biens et services à créer et à redistribuer la richesse. A l’en croire, les entreprises du portefeuille de l’Etat, colonne vertébrale de l’économie du pays, devraient permettre de contribuer substantiellement à la croissance et à la diversification de l’économie de la RDC, au développement social, à la création des emplois et au budget de l’Etat.
Aimé Boji, Budget: 58%
Au Village Venus à Bibwa, à Kinshasa, le ministre du Budget, qui supervisé les travaux de l’élaboration et de finalisation du projet de loi de finances 2025, annonce le dépôt de ce projet le 14 septembre au bureau de l’Assemblée nationale. Il a indiqué que son ministère s’attèle à finaliser le projet du cadre budgétaire à moyen terme 2025-2027 adossé au Programme du gouvernement chiffré à 277.066 milliards de FC, soit l’équivalent de 93 milliards de USD. Les institutions, ministères et services publics sont donc appelés à faire diligence pour l’élaboration de leurs prévisions budgétaires dans le respect des mesures d’encadrement contenues dans la lettre d’orientation de la Première ministre et de la Circulaire contenant les instructions relatives à l’élaboration de la Loi de finances de l’exercice 2025. Il a insisté pour que ces prévisions budgétaires respectent scrupuleusement les planchers des recettes, qui sont des minimas, et les plafonds des dépenses afin d’éviter la désarticulation du CBMT et de préserver la crédibilité du Budget.
Jacquemain Shabani: Intérieur et sécurité, 55%
Le samedi 17 août 2024, le ministre de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires Coutumières, Jacquemain Shabani Lukoo, a visité les compartiments et services du Camp Lufungula, dans la commune de Lingwala. Le même jour, il a visité plus ou moins cinq sous- Ciat et deux postes de la PNC triés sur le volet dans le district de la Funa.Il était question pour lui de palper du doigt les conditions dans lesquelles travaillent les agents de l’ordre au niveau des sous- Ciats et postes de police. Question de confronter les réalités avec les informations alarmantes qu’il reçoit chaque jour sur la précarité sécuritaire. Avec tous les éléments en sa possession, il compte mettre en marche des réformes sécuritaires pour permettre aux agents de l’ordre de travailler dans de bonnes conditions et assurer la quiétude du peuple congolais.En effet, l’insécurité bat son plein à Kinshasa comme dans le Congo profond. La Police nationale congolaise qui est censée assurer la sécurité des personnes et de leurs biens à l’intérieur du territoire national, peine à accomplir comme il se doit sa mission faute de moyens conséquents. Pas de mobilité suffisante pour intervenir à temps, en cas de crime ou autre forfait; les commissariats, sous commissariats et postes de police accusent un effectif insignifiant pour assurer la couverture sécuritaire. Ce qui fait que, très souvent, les éléments de police sont débordés. Avec un faible effectif, ils ne sont pas mieux équipés. À cela s’ajoutent la démotivation due au manque, notamment, des primes d’encouragement.
Acacia Bandubola: Affaires foncières, 52%
La ministre des affaires foncières a proposé une série des mesures conservatoires à prendre dans son secteur concernant les zones occupées par les groupes armés et le mouvement terroriste M23/RDF. Lesdites mesures se basent sur les dispositions de la loi n°73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens, régime immobilier et régime de sûreté tel que modifié par la loi n°80- 008 du 18 juillet 1980. Les mesures proposées visent à sauvegarder l’intégrité du territoire national, à affiner les attributs exclusifs de l’État en matière de propriété foncière, de gestion et d’attribution des terres, protéger les patrimoines immobiliers de l’État dans les zones sous occupation, protéger les patrimoines fonciers immobiliers des particuliers de population rurale et communauté locale en déplacement dans toutes les zones occupées, garantir les droits régulièrement acquis et enregistrés contre toutes formes de spoliation, sursoir la mise en œuvre de certaines dispositions de la loi contre les concessionnaires, empêcher de mettre les fonds en valeur.Selon la ministre, il a été identifié plus de 6.947 295 personnes déplacées internes, principalement concentrées dans les quatre provinces orientales du Nord-Kivu (2.300.163 personnes), de l’Ituri (1.630.535 personnes), du Sud-Kivu (1.356.376 personnes) et Tanganyika (350. 462).La principale conséquence qui découle de tous ces mouvements et occupations est l’abandon des terres par les sinistrés donnant ainsi l’occasion aux agresseurs et leurs supplétifs pour s’y installer et obtenir, des administrations illégales, de grandes portions de terres délaissées par les populations et prétendre à la légalité.Elle a insisté que, la protection des droits fonciers des particuliers régulièrement acquis, la réinstallation des personnes déplacées et des réfugiés dans leurs différentes communautés, sera l’un des principaux enjeux, particulièrement fonciers, dans ces zones au moment où cette guerre injuste prendra fin.En ce qui concerne les zones sous occupation des forces armées rwandaises et leurs supplétifs du M23, ainsi que par d’autres forces négatives, les mesures conservatoires suivantes sont sollicitées :1. Aucun contrat ni convention passé avec les administrations de fait établies par les groupes armés pour l’occupation, à titre quelconque, des parties du sol, ne sera reconnu par le gouvernement et ne sera protégé par les lois de la République;2. Nul n’a le droit d’occuper sans titres les terres se trouvant dans les zones occupées ni de déposséder les concessionnaires ou communautés locales des terres qu’ils détiennent ou occupent en vertu de la loi ou conformément à leurs us et coutumes;3. Interdiction est faite à l’administration foncière se trouvant dans les zones sous occupations de poser des actes de procédure tendant à créer des lotissements et d’octroyer des titres conformément aux dispositions impératives en la matière;4. Interdiction d’opérer les mutations, pour quelle que cause que ce soit, pendant la période d’occupation;5. Nullité de tous les titres constatant des droits de jouissance fonciers établis par les administrations imposées par les groupes armés;6. Application de la notion de force majeure en faveur des locataires et concessionnaires n’ayant pas pu occuper, mettre le fonds en valeur ou rempli leurs obligations à l’égard de l’Etat propriétaire, et ce, par dérogation des articles 94, 144 et 159 de la loi foncière;7. Surséance à la mise en œuvre du droit de déchéance au profit de l’Etat contre les concessionnaires emphytéotiques pour défaut de paiement de trois redevances annuelles consécutives, ou même pour tout défaut de paiement ou encore si l’emphytéote tombe en faillite ou en déconfiture pendant la période d’occupation, et ce, par dérogation à l’article 119 de la loi précitée;8. Par dérogation à l’article 59 de la loi foncière, interdiction de la réduction à due proportion pour éviter de déposséder les concessionnaires se trouvant dans l’impossibilité de mettre leur concession en valeur en cette période;9. Interdiction de toute forme d’expropriation pour quelle que cause que ce soit dans ces zones;Des mesures conservatoires sont également indispensables dans les zones soumises à l’état d’urgence. Il s’agira notamment dans un premier temps:Par dérogation à l’article 183 de la loi foncière:1. La limitation des superficies à concéder aux tiers par l’établissement des contrats n’excédant pas 50 hectares pendant la période de l’état d’urgence;2. Limitation des superficies à accorder par les gouverneurs des provinces soumis à l’état d’urgence à 10 ha au maximum;3. Limitation des superficies à accorder par les conservateurs à 0.5 ha au maximum. 4. L’interdiction de procéder à la désaffectation des espaces fonciers et immeubles relevant du patrimoine de l’Etat et de la province;5. La surséance à tout projet de création des lotissements et morcellements des concessions pour éviter la spoliation des terres des populations déplacées à la suite affres des guerres en répétition qui sévit dans leurs territoires respectifs;6. L’interdiction aux Conservateurs des Titres Immobiliers ainsi qu’aux Chefs de Division du Cadastre de traiter des dossiers de mutation sur des terres de grande superficie;7. La surséance de paiement des redevances foncières annuelles des concessionnaires ordinaires dans les zones occupées pendant cette période et la dérogation devant permettre aux concessionnaires de payer lesdites redevances après la normalisation de l’Etat Sécuritaire de cette partie de la République.
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