Le président de la République, Félix Tshisekedi, a donné ce mercredi, le coup d’envoi des états généraux de la Justice, un événement crucial pour réformer en profondeur un secteur qu’il juge « malade ». Dans son discours d’ouverture, il a exprimé une volonté inébranlable de redonner à la justice congolaise son rôle de garant de l’égalité et de l’équité.
“En tant que magistrat suprême, c’est avec détermination que je me tiens ici pour afffirmer que notre appareil judiciaire sera restauré bon gré mal gré. Un minimum de volonté de nous tous suffit pour que nous ayons un appareil judiciaire fort, exempt du dysfonctionnement et de divers maux qui le rongent pour ainsi redevenir un sanctuaire où nul n’est au-dessus de la Loi et où chaque citoyen, riche ou modeste, trouvera la part qui lui est due dans la distribution de la justice”, a-t-il affirmé devant une audience attentive.
Tshisekedi a insisté sur l’implication de tous les Congolais dans cette renaissance de la justice. “Cet événement crucial nous offre l’opportunité de scruter avec lucidité et honnêteté l’état de notre système judiciaire, d’identifier les défis qui entravent son fonctionnement et de tracer ensemble les voies de sa renaissance”, a-t-il lancé, plaçant chaque citoyen face à ses responsabilités. Sa présence à cette cérémonie, dit-il, est le symbole de son engagement pour un Etat de droit où “nul n’est au-dessus de la Loi”.
Au-delà du protocole, le président a dressé un bilan sans concession des défis qui gangrènent le secteur judiciaire. Infrastructures insuffisantes, surpopulation carcérale, et manque de ressources sont autant de réalités qui freinent la justice en RDC. Tshisekedi a demandé au gouvernement d’accélérer la construction de nouvelles infrastructures et de prisons, un pas nécessaire, selon lui, pour une meilleure couverture judiciaire.
La corruption et l’impunité sont également dans le viseur du chef de l’État. “Au-delà des moyens matériels, il est des anti valeurs plusieurs fois décriées et qu’il faut à tout prix éradiquer. Il s’agit principalement de la corruption et de l’impunité. Ces anti valeurs qui minent la mission et trahissent les devoirs de Justice appellent obligatoirement une thérapie de choc”, a-t-il déclaré, avant d’annoncer un engagement solennel à éradiquer ces maux. “Mon engagement à ce sujet est solennel et inflexible. Notre Justice sera purgée de ces fléaux pour que le statut du peuple congolais ne soit plus compromis par les intérêts égoïstes et corrompus”, a martelé le magistrat suprême.
Le président a tenu à remercier le gouvernement Suminwa et le Conseil supérieur de la magistrature pour leur contribution à l’organisation de ces assises. À ses yeux, cette collaboration est un pas essentiel vers un secteur judiciaire plus transparent et mieux équipé pour servir les citoyens congolais.
Nicolas Kayembe